Le gouvernement Legault a annoncé le 28 septembre l’entrée en zone rouge de trois régions du Québec. Certains commerçants anticipent de nouvelles pertes de revenus, mais pas le magasin Nature Chasse & Pêche à Saint-Georges de Beauce. Le cofondateur de la chaîne, Christian Blais, voit plutôt les ventes grimper dans sa succursale.

Comme bien d’autres, les cinq magasins Nature Chasse & Pêche ont été fermés pendant six semaines ce printemps. L’adaptation a été un défi à sa réouverture en avril, mais les affaires vont bien pour l’établissement de Saint-Georges dans la région de Chaudière-Appalaches. Malgré les réglementations liées à la zone rouge entrant en vigueur le 1er octobre, le magasin reste ouvert.

Christian Blais estime que le plein-air « fait partie des industries qui sont chanceuses dans cette crise-là ». Les activités de plein-air regroupent un faible nombre de personnes en nature, rendant la propagation minime, spécifie l’homme d’affaires. Elles semblent donc un passe‑temps tout désigné en période de pandémie.

« Les activités de pêche ont augmenté beaucoup cet été, donc on a eu des croissances de vente importantes », affirme M. Blais. La pêche, qui indiquait une faible décroissance ces dernières années, vit un regain d’intérêt. Pour la chasse, c’est un début de saison tout aussi fort.

Avec la pandémie de Covid-19, « l’économie s’est complètement déplacée », insiste M. Blais. L’argent auparavant consacré aux nombreuses activités proscrites « s’est dépensé dans des activités comme les nôtres », souligne-t-il. À cause de cela, l’industrie du plein-air voit des problèmes émerger avec la hausse de demande.

Victimes de leur succès

La rareté du personnel n’épargne pas le milieu, selon l’entrepreneur beauceron. Elle se combine à la forte augmentation des ventes ce qui signifie « servir plus de clients avec moins de main-d’œuvre », admet-il. De plus, pour la chasse et la pêche, l’approvisionnement peine à suivre la demande en hausse.

Le ralentissement économique dû à la pandémie a entraîné un retard de production de deux mois dans son approvisionnement. « Toute notre industrie a manqué de matériel », soutient-il, insistant sur la hausse d’achat de canne à pêche et de munitions.

Plus particulièrement pour les munitions et armes à feu, les élections américaines font partie des facteurs intensifiant la pénurie. L’insécurité de cette situation tendue amène les gens à se procurer massivement des armes et des munitions aux États-Unis, explique M. Blais. C’est sans parler de la faillite de Remington, fournisseur américain majeur d’armes et de munitions.

Quant à la vision de son industrie dans un monde post-pandémie, Christian Blais demeure réaliste. Quoique bien conscient de l’augmentation importante de son chiffre d’affaires, l’entrepreneur envisage « un retour à des chiffres de 2019 » après l’arrivée d’un éventuel vaccin.