Égalité des genres - Rémunération des stages

L’obligation de compléter des stages sans être payé est une réalité qui touche un grand nombre d’étudiants québécois. En effet, selon des données de 2017, ce sont moins de 35% des stagiaires qui seraient rémunérés pour leur travail. Pourtant, cela représente un investissement considérable de temps et de ressources, que les étudiants aimeraient voir être reconnu et valorisé. 

Koralie Yergeau connaît bien cette situation qu’elle dénonce comme étant injuste. Elle insiste notamment sur le fait que cette pratique affecte plus spécifiquement les femmes, qui sont majoritaires dans les milieux où l’on fait appel aux stagiaires. 

Infirmière - rémunération des stages

Les stages non rémunérés sont en effet concentrés dans des programmes où les femmes sont surreprésentées par rapport à leur poids dans la population étudiante. Ce sont les domaines associés traditionnellement au care et à l’idée selon laquelle les femmes possèdent le genre de qualités recherchées dans ces secteurs professionnels. Les stages en génie et en informatique, où l’on retrouve principalement des hommes, sont pour la plupart rémunérés, alors que ceux des futures infirmières ou enseignantes ne le sont pas, ce qui dévalorise leur travail de prise en charge d’autrui pourtant essentiel.  

La question doit être posée: les stages sont-ils une opportunité pour les étudiants de faire une première incursion dans le marché du travail, ou représentent-ils plutôt une source de main d’œuvre à bas prix pour les entreprises et l’État?