Alors que les fûts devraient couler à flots, les ventes de boissons alcoolisées des régies des alcools et d’autres points de vente au détail présentent une toute autre réalité brassicole. Les statistiques mettent en évidence un changement dans les préférences de consommation de la population.

Source : Statistique Canada

Bien qu’elle représente encore la boisson alcoolisée de premier choix des Canadiens avec plus de 30% des ventes, Statistique Canada révèle que la bière perd des parts de marché, notamment au profit des spiritueux, des cidres et des coolers. Depuis 10 ans, l’industrie a perdu 8,8% de parts de marché, alors que les cidres et coolers en ont gagné 5%, les spiritueux 2,5% et le vin 1,3%. Martin Parrot, propriétaire du Griendel à Québec, confirme cet état de fait.

Source : Statistique Canada

Outre la nouvelle répartition des parts de marché, les brasseurs du territoire pointent également  l’augmentation fulgurante du nombre de microbrasseries à laquelle ils ont assisté au cours des dernières années. Entre 2017 et 2020, le nombre d’établissements brassicoles au pays est passé de 817 à 1210, soit une augmentation de près de 115%.

Source : Beer Canada

La pandémie a joué comme un facteur trompeur dans les équations des brasseurs, explique Pascal Fiset, propriétaire de la microbrasserie Trécarré. Pendant le confinement, il y a eu un vif intérêt pour la consommation de bières à domicile. L’offre a explosé pour répondre à ce besoin et des dizaines de microbrasseries ont vu le jour. La pandémie n’est plus, mais la concurrence, elle, reste. 

Cela entraîne une augmentation de l’offre beaucoup plus rapide que celle des parts de marché disponibles, constate Martin Parrot du Griendel.

L’histoire d’amour entre les Canadiens et la bière n’est pas terminée, mais les modèles d’affaires du secteur doivent dorénavant prendre acte du fait qu’ils partagent une clientèle plus courtisée que jamais.