La carrière universitaire du quart-arrière du Rouge et Or football Hugo Richard a pris fin le 21 octobre, lors du dernier match de saison régulière de l’équipe contre le Vert & Or de Sherbrooke. Même s’il a déjà sa place dans le livre des records du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), Richard espère à nouveau ramener pour une dernière fois la Coupe Vanier à l’Université Laval au terme des séries éliminatoires de cet automne.

Les yeux rivés sur un deuxième titre en trois ans, le quart-arrière éprouve une certaine nostalgie quand vient le moment de penser à la fin de son parcours.

«C’est excitant. Je ne suis pas le seul de l’équipe que c’est sa dernière année. On le prend au jour le jour et souvent on se retrouve à se dire : “C’est notre dernière journée à faire ci, c’est notre dernière semaine à faire ça”. Je pense que j’y prends goût honnêtement, j’ai quand même eu un long passage à l’université. J’ai été capable d’accomplir beaucoup, de vivre beaucoup et je n’ai aucun regret. Je ne suis pas content que ce soit la fin, mais je comprends que c’est mon temps.» — Hugo Richard, quart-arrière du Rouge et Or football

L’entraîneur Glen Constantin explique quant à lui que «tu vois qu’il apprécie tous les derniers moments : son dernier voyage à l’extérieur à McGill, son dernier match de saison régulière. Je pense qu’il apprécie beaucoup toutes les petites dernières, mais en sachant qu’on vise quatre matchs [jusqu’à la Coupe Vanier]».

Une place dans l’histoire

Ayant disputé son premier match dans l’alignement de départ dans l’uniforme rouge et or le 6 septembre 2014, Hugo Richard n’a cessé d’impressionner durant les cinq saisons qu’il a passées avec le club de l’Université Laval.

Aussi à l’aise par la passe qu’au sol, le quart de 24 ans est entré dans l’histoire canadienne en s’établissant comme le premier à réaliser au moins 60 passes de touché et à en inscrire 30 par la course en carrière, en saison régulière. Il détient les records pour le plus de passes de touché dans un match (7), dans une saison (22) et en carrière (70), en plus de se hisser au troisième rang pour le nombre de passes complétées en carrière (782).

(Crédit : Sébastien St-Onge)

À ses débuts, le quart-arrière est devenu la première recrue à remporter le titre de joueur par excellence du RSEQ, en plus de remporter ce même titre sur la scène nationale.

Hugo Richard a maintenu un haut niveau de performance durant ses cinq années avec le Rouge et Or, ne ratant que deux matchs dans toute sa carrière en raison d’une commotion cérébrale. (Crédit photo : Sébastien St-Onge)

Malgré tout, les statistiques n’ont jamais eu l’air de lui enfler la tête, raconte Glen Constantin. De son côté, le principal intéressé assure qu’il voulait laisser sa marque au moment où il a commencé son parcours, mais «au football, c’est difficile de faire ça autrement que par des records», dit-il. «Je pense que ce n’est pas nécessairement la seule chose que le monde va se rappeler de moi. Ils vont se rappeler de moi pour mon caractère et la personne que j’étais, parallèlement aux records.»

Selon le journaliste Olivier Bossé du quotidien Le Soleil, le départ d’Hugo Richard signifie la perte d’un joueur polyvalent qui a su maintenir un haut niveau de performance tout au long de son passage avec le Rouge et Or.

«Ce qui l’a démarqué […] c’est qu’il passait – ce n’était pas le meilleur bras au monde – et il pouvait courir aussi. Donc les défensives adverses ne savaient pas toujours où se mettre, il fallait toujours qu’elles se méfient qu’il puisse courir», mentionne M. Bossé.

Un gars «très occupé» et «ordonné»

Jonglant également avec son programme de génie mécanique, Hugo Richard n’a pas chômé durant ses cinq années à l’Université Laval. Il s’est notamment occupé à l’occasion de marquer des matchs de volleyball et de basketball, en plus d’être responsable du comité des athlètes du Rouge et Or.

Ceci dit, tout n’est pas toujours rose dans la vie d’un étudiant-athlète, comme Richard l’explique dans cette entrevue.

Sur le terrain, on dit d’Hugo Richard que c’est un joueur «ultra compétiteur» et «ordonné». «C’est un pur-sang!», s’exclame l’entraîneur Constantin. «Il aimerait que tout le monde soit comme lui. Je pense qu’il veut laisser aussi un bel exemple aux autres sur comment naviguer dans la vie d’étudiant-athlète où il y a beaucoup d’obligations. Moi, s’il laisse ça comme tradition à nos joueurs de comment bien faire les choses, c’est un bel exemple.»

L’entraîneur du Rouge et Or affirme que son quart-arrière numéro un a tendance à être «très dur sur lui-même» et qu’il est parfois bon de lui rappeler que tout le monde peut faire des erreurs.

Avenir incertain

Les prochaines étapes de la carrière sportive du natif de Saint-Bruno-de-Montarville sont encore floues. N’ayant pas encore été approché par une équipe professionnelle, Hugo Richard a même songé à changer de position sur le terrain dans le but d’améliorer ses chances pour l’avenir.

«Honnêtement, pour l’instant ce n’est pas une de mes préoccupations. Ce serait le fun que j’aille une opportunité surtout dans la Ligue canadienne. […] Pour l’instant, je n’ai aucun intérêt et ce n’est pas grave. Je suis prêt à passer à autre chose si jamais ça arrive, mais ce qui est plus important pour moi, c’est de finir cette année ici en beauté.»