Les derniers jours d’octobre marquent la fin de la saison estivale pour les joueurs d’Airsoft Tadoussac, un sport de combat avec des armes factices. L’équipe prend une pause en raison des temps froids et l’arrivée imminente des premières neiges. Yanick Boily, directeur du club, est ravi de la récente obtention du titre d’organisme à but non lucratif qu’il a obtenu au nom de son organisation.

M. Boily explique en quoi consiste cette activité : « C’est un sport qui reproduit des combats armés, mais avec des armes factices qui projettent des projectiles biodégradables faits de résine de fécule de maïs. » Selon lui, tout le monde peut jouer au airsoft à condition d’être assez en forme pour courir et se déplacer.

Depuis moins d’un mois, l’association d’Airsoft Tadoussac a obtenu le titre d’organisme à but non lucratif (OBNL). Selon le directeur, cette certification permettra au club d’obtenir des fonds pour soutenir ses activités. En effet, il explique que l’argent amassé permettra d’améliorer les installations. Ainsi, de nouvelles structures comme des abris ou des barricades pourront être construits pour enrichir le terrain d’obstacles.

Par la suite, les fonds pourront servir à l’achat d’équipements destinés à l’essai du sport. Ainsi, le club sportif sera en mesure de prêter de l’équipement et de recruter de nouveaux adeptes.

Boily ajoute qu’avec ces fonds, l’équipe se dotera également d’assurances afin de se protéger des potentiels accidents. Ces assurances permettront aussi aux joueurs de l’organisation d’aller jouer sur des terrains privés. Sans assurances, les joueurs pourraient actionner les propriétaires du terrain privé en cas de blessure.

Yanick Boily indique que d’autres actions ont été entreprises pour mieux structurer l’organisation d’Airsoft Tadoussac. C’est le cas de l’inscription du club à la fédération sportive d’Airsoft du Québec.

La loi C-21 en arrêt

Selon M.Boily, l’une des plus grandes victoires pour Airsoft Tadoussac et pour tous les adeptes de ce sport dans le pays concerne l’abandon du projet de loi C-21. Ce projet visait à resserrer les lois encadrant les armes à feu, mais aussi les répliques d’armes militaires. Ainsi, comme les pistolets airsoft sont pour la plupart des répliques de modèles réels, la nouvelle loi les interdisait au pays. Toutefois, tout a changé avec les dernières élections fédérales.

M. Boily explique : « Le projet est tombé à l’eau. Quand des élections arrivent et que les projets de loi ne sont pas encore approuvés, le gouvernement doit recommencer à zéro et proposer le projet à nouveau ». Il ajoute que rien ne semble indiquer que le gouvernement fédéral travaille à la remise sur pied d’une telle loi.

Selon lui, « le gouvernent a bien mieux à faire que de contrôler l’utilisation d’airsofts, avec toutes les armes illégales qui passent nos frontières comme de l’eau dans une passoire. » Il termine en indiquant que rien n’est à tenir pour acquis et qu’il faut rester aux aguets si l’on ne veut pas qu’une telle loi brime la pratique de ce sport.

D’où vient l’airsoft ?

Après la Seconde Guerre mondiale, la population japonaise se voit interdire la possession d’armes à feu. Les collectionneurs d’armes du pays sont donc obligés de se séparer de leurs collections. Pour contourner les lois et satisfaire la demande des amateurs, certaines firmes commencent à reproduire des répliques d’armes inoffensives. Dans les années 70, des ingénieurs ont eu l’idée d’améliorer les répliques en leur greffant des mécanismes leur permettant de tirer des billes de plastique de 6 mm. Il faudra toutefois attendre 1986 avant que le premier pistolet électrique soit créé par l’entreprise Tokyo Marui. Les répliques ont été adoptées par le public qui s’en est alors servi pour simuler divers scénarios de combat.

 

Yanick Boily : « Avec l’argent amassé par l’organisme à but non lucratif, on pourra acheter des matériaux divers pour construire des barricades ou des bunkers ». (Crédit photo : Charles-Antoine Boulianne)
Yanick Boily explique en parlant des dangers du sport : « On est conscient que même si l’on est bien équipé, il est toujours possible de se fouler un pied ou de se faire crever un œil ». (Crédit photo : Charles-Antoine Boulianne)