Triathlon, le mot évoque les Ironman et autres hommes de fer, et on croit souvent qu’il faut une condition physique de superhéros pour s’y mettre. Pourtant, c’est une épreuve qui prend plusieurs formes et se met à la portée de tous !

La preuve, Geneviève Savard – maman de deux enfants de 6 et 9 ans – a terminé fin septembre un demi-Ironman, et lance cet automne avec son conjoint, Christian Saint-Pierre, un club de triathlon « récréatif et familial ».

Geneviève Savard a les yeux qui brillent quand elle parle de triathlon. C’est cette passion qui lui a permis de conjuguer son travail de directrice de production, sa vie de famille et un entraînement rigoureux. Elle s’est mise au triathlon il y a quelques années déjà, mais c’est en 2014 qu’elle a réalisé son rêve de terminer un demi-Ironman : 1,9 km de natation, 90 kms de vélo et 21,1 kms de course à pied.

Elle a commencé dès janvier à s’entraîner pour l’épreuve de cet automne . Sans relâche, beau temps mauvais temps, elle a enchaîné les séances de vélo stationnaire et de ski de fond l’hiver, puis de vélo sur route, de course et de natation en eau libre dès le retour de la belle saison. En y consacrant chaque semaine entre 6 et 13 heures, elle a atteint en neuf mois son objectif, celui de terminer le « 70.3 » d’Augusta, en Géorgie (l’épreuve tire son nom du nombre total de milles à parcourir : 70,3 milles équivalent à 113 km, soit la somme des trois distances).

C’est grâce à la complicité de sa famille et le plus souvent en se levant à l’aube que Geneviève Savard a pu faire entrer son entraînement dans un horaire déjà bien rempli de maman et de professionnelle. Cet été, au retour du lac ou de la piste de course, elle et son conjoint retrouvaient autour du petit-déjeuner les enfants – laissés sous la garde de leur grand-maman –  avant de commencer leur journée de travail. De janvier à septembre, elle a couvert 1360 kms en vélo, 62 kms en ski de fond, 328 kms à la course et 57 kms à la nage, sans compter les 13 heures passées sur son vélo stationnaire. C’est exigeant, bien sûr, mais pour Geneviève, tout le monde peut y arriver. Sur son blogue, elle explique comment, en quelques années seulement, elle a considérablement amélioré ses performances, aussi bien en vitesse qu’en endurance.

Nage, Roule, Rêve!

Convaincu qu’il est possible de mettre le triathlon à la portée de chacun, le couple lance d’ici quelques jours un nouveau club « récréatif et familial ». Avec sa structure très souple et son approche inclusive, le club Nage Roule Rêve se distingue des clubs existants, souvent axés sur la performance et la compétition. L’adhésion, qui se veut abordable, donnera notamment accès à des programmes d’entraînement de tous les niveaux, à des cliniques de formation et à des capsules vidéo de spécialistes (nutritionnistes, physiothérapeutes, etc.) à qui les membres pourront poser des questions. Il existe peu d’ouvrages récents en français sur le triathlon, ce qui rend d’autant plus précieux le travail de Geneviève Savard et de Christian Saint-Pierre.

Autre particularité, le club ne proposera pas de calendrier d’entraînement fixe; les membres pourront ainsi composer leur propre horaire et se regrouper pour s’entraîner ensemble s’ils le souhaitent. Les organisateurs prévoient cependant réserver des couloirs de piscine chaque semaine, et un entraîneur sera sur place une fois sur deux pour donner des conseils sur le style et la technique. L’été, on offrira aussi aux enfants des entraînements plus structurés avec un moniteur; il faut savoir que beaucoup de triathlons ont un volet « jeunes » qui s’adresse aux petits athlètes de 5 ans et plus.

Le projet est né d’une demande. C’est en voyant toutes les questions que leur posaient les gens que Geneviève Savard et Christian Saint-Pierre ont décidé de se lancer dans cette aventure. « Bien des gens sont intimidés par les clubs axés sur la performance et les podiums, mais l’idée c’est d’avoir du fun et de finir avec le sourire », affirme Geneviève. « Beaucoup pensent que c’est inaccessible, mais ce n’est pas vrai. Tu peux réussir un triathlon avec une préparation de base, si tu es à l’aise dans les trois sports. Tu n’as pas besoin d’un vélo de triathlon ou de pédales à clips ». Bien sûr, il vaut mieux commencer par les triathlons les plus courts, ne serait-ce que pour s’habituer à la logistique des transitions entre les disciplines et savoir où placer son vélo, son casque, ses chaussures de vélo, ses chaussures de course, etc.

Depuis qu’elle est revenue d’Augusta, Geneviève Savard nage, court et pédale, mais pour le plaisir. Elle se donne une pause de quelques semaines pendant l’automne avant de reprendre pour l’hiver un entraînement structuré selon le programme du club, tout en passant le plus de temps possible avec sa famille.