La Ville de Laval a annoncé en septembre dernier qu’une première ligue civile de flag football serait constituée en 2021. Ce sport, qui au niveau compétitif n’est pratiqué que par les étudiantes de secondaire et du cégep, sera maintenant accessible aux plus jeunes et aux plus vieux. Naomy Dussault, joueuse et entraîneuse de flag football, affirme que les joueuses de ce sport attendaient cette nouvelle depuis longtemps.

Joueuse de flag football depuis neuf ans et entraîneuse au secondaire, Naomy Dussault se réjouit de la création d’une ligue de flag football civile à Laval. Elle affirme que les joueuses lavalloises célèbrent cette décision. Jusqu’à maintenant, les joueuses qui désiraient intégrer une ligue civile devaient se rendre à Montréal ou à Terrebonne. « Il y a vraiment un gros bassin de bonnes joueuses de flag à Laval et on devait toujours se déplacer loin de chez nous pour aller jouer, donc il était temps d’avoir une ligue ici », affirme Naomy Dussault.

Joueuse pour les Coyotes de Montréal avant le confinement, elle affirme que le flag football est un sport relativement nouveau. Elle remarque que les World Games (Jeux mondiaux), en partenariat avec la National League of Football (NFL), ont finalement reconnu le flag comme un sport international. L’organisation des Jeux mondiaux a ajouté le sport à la prochaine édition de 2022 avec huit équipes féminines et huit équipes masculines.

La joueuse dénonce le manque de reconnaissance auquel fait face ce sport. Elle critique le sexisme dans le domaine sportif et se demande si le sport est « moins reconnu parce que c’est un sport de filles ». Le flag connaît toutefois une hausse de popularité, mais Naomy Dussault suggère qu’elle relève du plus grand nombre de joueurs masculins qui se prêtent au jeu. Elle indique que le flag football n’est pas joué au niveau universitaire au Québec : « On se bat fort pour rectifier ça. »

Différencier le flag du football

Le flag suit le même principe de jeu que le football américain, mais se joue sans contact. La joueuse explique que le sport se pratique sur un terrain de football traditionnel et rassemble sept joueuses en offensive contre sept joueuses en défensive, contrairement au football qui se joue à 12 contre 12 au Canada et 11 contre 11 aux États-Unis.

Comme au football, le but du jeu est de mener l’offensive jusqu’en zone de but pour marquer un touchdown. Toutefois, le plaquage est remplacé par l’arrachage de bandes de tissus, appelés les flags (drapeaux), qui sont accrochées aux shorts des joueuses de chaque côté des hanches. Le nom du sport relève alors de cette forme de blocage sans contact.

Elle affirme également que les coûts pour jouer au flag sont moindres que ceux du football. Elle se désole, malheureusement, de l’impossibilité de pratiquer ce sport d’équipe présentement en raison des conditions sanitaires. Par contre, Naomy Dussault reste optimiste à l’idée d’intégrer la ligue civile de flag de Laval en 2021.

 

Les spécificités du flag

Avec des parties divisées en quatre quarts de 12 minutes, le flag football est un sport qui se joue toute l’année. Naomy Dussault explique que l’uniforme habituel du flag est beaucoup plus léger que celui du football américain. Il est composé d’un short, d’un t-shirt, de souliers à crampons ordinaires, des flags et d’un protège-dents qui est la pièce la plus importante, selon elle. Elle témoigne que les équipes de flag sont composées d’environ 10 joueuses, par opposition à la cinquantaine de joueurs dans les équipes de football. Toutefois, elle précise que l’ambiance de sororité et la bonne cohésion d’équipe sont tout aussi importantes que l’ambiance fraternelle au football.

 

Le flag football se joue avec un ballon de football américain traditionnel et des flags utilisés pour bloquer une offensive. Deux équipes qui s’affrontent porteront des flags de différentes couleurs pour mieux être identifiées par les arbitres. (Crédit photo : Dina Jehhar)
« Le flag est beaucoup moins théâtral que le football américain. Les matchs durent beaucoup moins longtemps et les roulements sont plus rapides puisqu’il n’y a pas de contacts », affirme Naomy Dussault. (Crédit photo : Dina Jehhar)