Au Canada, le projet d’oléoduc ne respecte pas selon ses opposants le concept de justice climatique. Il souligne l’inégalité des individus face au dérèglement climatique. Claude Vaillancourt, président de l’Association québécoise pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (Attac Québec), a défendu le 15 octobre un projet de mise en place d’une fiscalité profitable à tous à travers la transition énergétique.

Claude Vaillancourt, habitué à dénoncer les paradis fiscaux a rapidement fait le lien avec l’écologie. « Les paradis fiscaux sont une arnaque qui dessert les citoyens privés de services », s’insurge-t-il. Ce constat est la base du combat d’Attac Québec. Ils appellent à plus d’équité face à l’impôt. Ainsi, « le gouvernement Legault veut d’un capitalisme vert, mais il faut avant tout une meilleure répartition des richesses », soutient monsieur Vaillancourt.

L’emploi dans les secteurs polluants devra être transféré vers d’autres énergies. « La transition énergétique demande beaucoup d’argent public », reconnaît monsieur Vaillancourt. Pour lui, le principal est ailleurs. Ainsi, c’est la dette climatique qui est primordiale : « L’état de la planète qu’on laisse aux générations futures, c’est une dette qu’on ne pourra jamais rembourser ! » Assurer la qualité de vie des individus « [est] une forme de justice sociale ». Claude Vaillancourt insiste pour que « la transition énergétique profite à tout le monde ».

La mobilisation autour de la cause nécessite un engouement collectif. Les militants se rassemblent autour de cibles communes. Les banques et les fonds d’investissements sont particulièrement visés : « Ils n’ont pas d’éthique de placement, ni de considération environnementale. »

Réduire la consommation

Optimiste Claude Vaillancourt cite ses modèles pour apporter le changement au Québec. « Le Fonds souverain norvégien s’est retiré de toute industrie polluante. » Par comparaison, le rôle de la Caisse de dépôt et placement du Québec est aussi d’investir dans la réduction des émissions de CO2.  « L’investissement dans les énergies renouvelables est intéressant ici [au Canada], plus que dans certains pays ou l’électricité vient du charbon ou du nucléaire », remarque Claude Vaillancourt, mais « il faut avant tout réduire notre consommation ».

L’opinion publique évolue : « Quand on voit 500 000 personnes dans les rues à Montréal, et partout ailleurs au Québec, on voit qu’il y a une préoccupation environnementale », se réjouit Claude Vaillancourt. Mais il reste déçu par la réponse de François Legault : « C’est pour ça qu’on est obligé de convoquer du monde au pont Jacques-Cartier, même si ça choque les gens, la réponse n’est pas à la hauteur de la demande. »

Attac Québec fait partie de la coalition Échec aux paradis fiscaux. En groupe plus important, ils tentent d’attirer l’attention médiatique.