Les doutes concernant la vaccination remontent à ses origines. Aujourd’hui, si la variole a été éradiquée grâce à une campagne mondiale de vaccination menée dans la deuxième moitié du vingtième siècle, l’une de ses cousines, la variole simienne (Mpox) a refait surface en Afrique en 2022. Dans son sillage, elle a ramené méfiance et inquiétudes sur l’efficacité et la sécurité du vaccin et la gravité de la maladie.
D’où viennent ces doutes ?

Crédit : Capture d’écran – Truth Social
En novembre dernier, l’Organisation mondiale de la santé a autorisé l’utilisation d’un vaccin japonais chez les enfants africains pour les immuniser contre la Mpox. Or, dans les jours qui ont suivi, une publication sur le réseau Truth social implorait les parents de ne pas faire vacciner leurs enfants contre la maladie. Selon cette publication, le vaccin serait mortel et lutterait contre une maladie qui n’est pas plus grave que n’importe quelle maladie infantile.
Un vaccin qui a évolué
Le vaccin utilisé pour lutter contre la Mpox est le fruit de décennies de recherche. « Le vaccin que nous avons au Canada s’appelle Imvamune. C’est un vaccin de troisième génération avec un très bon profil de sécurité. Il est non-réplicatif, c’est-à-dire qu’il ne peut pas se multiplier », a expliqué le Dr Nicholas Brousseau, spécialiste en médecine préventive à l’Institut national de santé publique du Québec.
Les deux premières générations employaient un virus vivant affaibli qui avait le potentiel de se répliquer et causer d’importants effets secondaires. « La grande avancée de l’Imvamune, c’est qu’il peut être donné à des personnes immunosupprimées », rajoute-t-il.

Crédit : Sam Moghadam – Unsplash
Officiellement, au Canada et dans le monde, l’utilisation des vaccins de troisième génération sur les enfants n’a pas été approuvée. Les études ne sont pas suffisantes. En Afrique, berceau de la maladie, la situation est différente. Les enfants sont exposés et la contractent. La notion de risque/bénéfice a été appliquée pour autoriser, hors protocole, leur vaccination. « On a des enfants très à risque et nous avons un vaccin qu’on estime efficace et sécuritaire », résume Dr Brousseau.
Une maladie qui présente des risques réels
La Mpox est de la même famille virale que la variole. Cependant, elle n’est pas aussi dangereuse et mortelle. Elle se transmet d’animaux à humain, mais la transmission de personne à personne est aussi possible.
Elle peut causer, entre autres, des lésions de la peau ou des muqueuses, de la fièvre, des frissons, des maux de tête et des maux de gorge. De façon générale, la personne infectée guérira d’elle-même en quelques semaines.
Toutefois, cela dépend du type de Mpox, il en existe deux sous-types. Le type un est plus grave et peut avoir un taux de mortalité jusqu’à 10 %, d’après Dr Brousseau.
Chez les enfants, les effets sont sérieux. « La fièvre et l’inflammation peuvent être plus importantes. Ça peut mener jusqu’au décès. Le système immunitaire des enfants est moins fort parce qu’il est en construction. Ils sont plus gravement atteints comme c’est le cas avec d’autres maladies », a noté Nicholas Brousseau.
S’il n’empêche pas totalement une personne de contracter le virus, le vaccin atténue grandement les symptômes et peut éviter des hospitalisations.