Une récente étude sur l’impact mondial de la résistance des bactéries aux traitements antibiotiques estime que 1.2 millions de personnes en 2019 étaient décédées en raison d’une infection par des bactéries résistantes. Les résultats sont sortis en janvier dernier dans la revue scientifique The Lancet et sonnent l’alarme sur un problème nécessitant des actions immédiates, comme le développement de nouvelles politiques et de code de conduite pourraient protéger le système de santé de cette menace.

Le développement de la résistance aux antibiotiques est une capacité naturelle des bactéries. De ce fait, une bactérie résistante pourra se multiplier malgré les traitements antibiotiques. Elle possède également la capacité de transférer cette résistance à une autre bactérie, comme l’on passe un document informatique d’un ordinateur à un autre par l’utilisation d’une clé USB.

Malgré cette capacité dite naturelle, la mauvaise utilisation des antibiotiques, contribue au développement des bactéries résistantes. Ainsi, des infections qui étaient autrefois traitables, par exemple certaines infections des voies respiratoires inférieures, causent maintenant des décès.

Les scientifiques estimaient en 2017 qu’il serait possible d’atteindre 10 millions de morts en raison de la résistance aux antibiotiques à partir de 2050. Les auteurs proposent quelques priorités à adresser dans les plus brefs délais pour minorer ce problème, passant de la gestion de ces médicaments à la création de nouvelles politiques.

Cinq mesures qui peuvent aider à atténuer le problème de la résistances des bactéries aux traitements antibiotiquesCrédit illustration: Maude Hamilton

Les auteurs soulèvent également que la réponse à cette crise ne sera pas universelle. Ainsi, pour les pays en Afrique subsaharienne ils suggèrent plutôt une augmentation de l’accès aux antibiotiques tandis qu’en Asie du Sud, des réglementations devraient être mises en place pour une meilleure gestion des antibiotiques qui sont en ce moment mal ou trop utilisés.

Cette étude relève également l’importance de l’accès à l’information. Une limitation de leurs résultats provient de la disponibilité des données dans certains pays qui limite ainsi la précision de certaines estimations. De plus, la méthode de récolte d’information peut différer d’un pays à l’autre, ce qui peut apporter une certaine inconsistance dans les données utilisées lors de cette analyse.