Aménagement de la cour de l’école Wahta’ pour ses écoliers Huronne-Wendat (photo : Manon Prat / L’Exemplaire).

Le taux d’emploi des Autochtones a généralement été inférieur à celui des non-Autochtones au cours de la période étudiée. Une situation souvent analysée comme le reflet de discriminations persistantes au sein de la société québécoise. Avec pour conséquence des obstacles relatifs aux possibilités d’éducation et des inégalités face à l’insertion sur le marché du travail.

Selon Statistique Canada, au cours des neuf premiers mois de 2023, le taux d’emploi moyen des Autochtones du principal groupe d’actifs vivant hors réserve dans les provinces était de 74,3%. Soit un pourcentage inférieur de 10,7 points par rapport aux non-Autochtones du même groupe d’âge. Cela représente une hausse par rapport à l’écart enregistré au cours de la même période en 2022 où le taux d’emploi des Autochtones était inférieur de 7,5 points à celui des non-Autochtones. Si durant un an, le taux d’emploi de la communauté autochtone a diminué, celui des non-Autochtones s’est maintenu à près de 85%.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre touchant l’ensemble du pays, les données de Statistique Canada suggèrent que les populations issues des Premières Nations sont les premières touchées par la dégradation du marché de l’emploi.

Assurer la réussite

« Nos élèves qui terminent le primaire ici peuvent aller à l’école secondaire de leur choix en raison de leurs très bons résultats académiques », soulève Frédéric Renaud, coordinateur des services éducatifs et pédagogiques assisté ici de son agente de secrétariat, Kathy Picard (photo : Manon Prat / L’Exemplaire).

L’école communautaire Wahta’, située au cœur de la réserve de Wendake adjacente à la ville de Québec, s’engage à participer au développement intellectuel, social, physique, spirituel et moral de l’enfant en utilisant différentes activités d’apprentissage adaptées selon ses besoins. L’objectif est d’assurer la réussite de tous en créant un milieu motivant où sont véhiculées l’appartenance et la culture Wendat.

Pour favoriser l’apprentissage, l’école communautaire a mis en place de petites classes avec une moyenne d’environ 14 élèves par unité encadrés par deux accompagnants. L’école compte une dizaine d’enseignants, mais également une psychoéducatrice, quatre éducateurs spécialisés, une éducatrice spécialisée dans le secondaire et deux orthopédagogues. L’école engage également à contrat deux orthophonistes et une ergothérapeute. « Nous avons fait le choix d’offrir énormément d’aide et d’accompagnement à nos élèves », explique Frédéric Renaud. Ces services complémentaires à l’enseignement permettent selon lui « d’assurer la réussite » des écoliers.

Afin de ne pas pénaliser ses élèves, l’école Watha’ a décidé d’appliquer en grande partie le programme de formation de l’école québécoise, laissant une certaine marge de manœuvre pour des cours de civilisation ou de musicologie adaptés à la culture Wendat. « On s’inspire de ce que la province fait, mais on le met à notre couleur », explique Frédéric Renaud.