C’est la station balnéaire par excellence de la Thaïlande, une ville qui ne dort jamais et où les touristes affluent. Le deuxième nom de Pattaya est « la capitale mondiale de la prostitution» même si cette pratique est interdite par le gouvernement.

Alors qu’un réseau de prostitution vient d’être démantelé dans la région de Montréal, cette dernière est un véritable fléau en Asie, à tel point qu’un écrivain français a écrit en 2015 un roman de 800 pages sur Pattaya.

Située à 147 km de Bangkok, le petit port de pêche est devenu célèbre depuis la guerre du Viêt-Nam. À l’époque, les soldats américains profitaient de leur R&R pour se rendre à Pattaya et assouvir leurs désirs. Pour un budget d’environ 1 000 euros la semaine, Pattaya est le lieu rêvé d’un séjour sous le soleil. Seulement le tourisme qui s’y est développé n’est pas fait pour les vacances en famille.

Avec ses 8 millions de touristes par an, Pattaya est la 17e ville touristique au monde d’après le classement Euromonitor International.

Florent y a passé un week-end, très vite écourté. Ce jeune Breton vit en Asie du sud-est depuis plusieurs mois, et s’il s’est rendu à Pattaya, c’est aussi pour se faire une opinion. «Je ne suis pas juste un touriste. J’aime aller dans des endroits peu communs, des endroits où d’autres ont peur d’aller. Je n’ai pas peur de voir la réalité qui dérange.»

Qu’est-ce qui fait de Pattaya, une ville qui dérange ? « Il y a énormément de bars, restos , hôtels et centres de massages répartis dans les rues plus ou moins larges. Quand tu passes devant, tu te fais siffler par des femmes ou des transsexuels. On te propose des massages mais dans le regard, tu peux deviner qu’il s’agit de bien plus. »  Ce qui a surtout choqué Florent, « c’est de voir le nombre d’étrangers accompagnés par des prostituées. Surtout des quinquagénaires ou septuagénaires….»

Le tourisme sexuel fait venir chaque année près de 3 000 transsexuels sur la côte thailandaise. Les vidéos virales ou les photos des Lady-boys thaïlandaises sont très connues, mais une conséquence de ce fléau touche cette partie du monde. Le sida. Non protégés, plus de 530 000 Thaïlandais ont contracté le virus selon les derniers chiffres connus de l’Onusida (2010).

Pour Florent, les autres qualités de la ville n’auront pas réussi à le retenir. Il a décidé de repartir à Bangkok moins de 72 heures après son arrivée. « Je me sens gêné et pas en sécurité, j’ai du dégoût mais aussi de la pitié. » Pourtant, certains expatriés, comme Gwenn qui y vit depuis plusieurs années, expliquent que la ville a changé « Cela fait 12 ans que j’y vais à Pattaya et je peux dire que peu à peu, cela devient de plus en plus un lieu de vacances familiales. »

Une réalité encore difficile à vérifier. Pour le choix « Pattaya », les sites internet proposant du sexe « à bas coût » totalisent encore la majorité des recherches sur la Toile.