La récente promesse de Barack Obama d’envoyer des hommes sur Mars à l’horizon 2030 illustre une fascination toujours présente des États pour l’espace. Malgré un leadership américain en la matière, l’Union Européenne, la Russie ou encore la Chine gardent la tête dans les étoiles.
“Nous avons fixé un objectif clair pour le prochain chapitre de l’histoire de l’Amérique dans l’espace : envoyer des humains sur Mars dans la décennie 2030” déclarait Barack Obama le 11 octobre dernier dans une tribune sur CNN. Une annonce avec un petit goût de déjà vu : le 25 mai 1961, John Fitzgerald Kennedy révélait aux Américains le début du programme Apollo, destiné à la conquête de la lune. À l’époque, dans un contexte tendu de guerre froide, les États-Unis souhaitaient contrecarrer les avancées spatiales de l’Union Soviétique, En effet, le 4 octobre 1957, l’Armée du pays, en charge du programme spatial avait envoyé pour la première fois un satellite dans l’espace. Suivront d’autres succès notables, comme la première mise sur orbite d’un être vivant (la chienne Laïka) quelques semaines plus tard. Mais le plus marquant restera le mythique premier pas sur la lune de l’Américain Neil Armstrong, le 21 juillet 1969.
Aujourd’hui, les États-Unis n’ont rien perdu de leur ambition. Envoyer les humains sur Mars est un fait, mais le rêve un peu fou serait “d’un jour leur permettre d’y rester pendant une période prolongée” précisait Barack Obama. Un projet qui se fera avec l’aide d’entreprises privées, comme SpaceX du milliardaire Elon Musk.
Avec une histoire forte et un budget conséquent, difficile pour les autres États de suivre la cadence américaine. En effet, les États-Unis disposent d’un budget d’un milliard de dollars par an pour l’exploration spatiale. Si l’on prend l’exemple de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), le financement similaire n’est que de 500 millions. Pourtant, les dirigeants politiques de l’Union Européenne sont tous d’accord pour dire que la conquête de l’espace est primordiale. Problème : le moindre projet se heurte aux limites budgétaires des États.
Mais attention, si l’Union Européenne n’aspire pas à une compétition sérieuse avec la NASA, les projets ne manquent pas : En mai dernier, le directeur de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) Jan Wörner, annonçait son projet de village sur la lune pour 2030, qui devrait remplacer l’actuelle station spatiale internationale (ISS), supposée prendre sa retraite en 2024. De plus, l’Agence Spatiale s’investit – à son échelle – à la découverte de Mars. Elle a lancé le 16 octobre dernier sa première mission ExoMars : la sonde Schiaparelli doit “rechercher des signes de vie passée et présente” avant l’arrivée du rover européen Pasteur en 2021. Un peu comme… Curiosity, astromobile de la NASA, lancé en 2011. Mais Schiaparelli n’a pas eu le même succès que son cousin d’outre-Atlantique : selon l’ESA, elle se serait écrasée à la surface de Mars le 19 octobre dernier.
Pour le remake de Seul sur Mars, cela paraît également compromis, encore une nouvelle fois, faute de budget : “L’homme sur Mars coûterait des centaines de milliards” explique l’astrophysicien Francis Rocard au journal français l’Express.
La Russie et la Chine ne sont pas en reste
Et la Russie dans tout ça ? D’après le Huffington Post, l’agence spatiale russe Roskosmos a annoncé qu’elle enverrait son premier touriste dans l’espace d’ici deux ans. Car la réussite spatiale est un sujet très sérieux pour Vladimir Poutine : « malgré les échecs, la Russie reste la puissance dominante en terme de nombre de lancements spatiaux » avait-il annoncé lors de l’inauguration du cosmodrome de Vostotchny en avril dernier. Une base de lancement dont le coût avait atteint les 5 milliards d’euros. Vostotchny a fait parler d’elle, par ses délais et budgets de construction qui ont été largement dépassé. On soupçonne également des détournements de fonds qui ont donné lieu à une enquête judiciaire.
Bien décidée à obtenir sa part du gâteau, la Chine a inauguré sa première journée de l’espace le 24 avril dernier. “Devenir une puissance spatiale a toujours été un rêve auquel nous avons toujours aspiré” avait assuré Xi Jinping à cette occasion. Le 15 septembre, les Chinois ont d’ailleurs lancé Tiangong-2, un laboratoire spatial qui compose leur future station orbitale, qui devrait être mise en service en 2022. Le pays dispose tout de même d’un budget d’environ 6 milliards de dollars par an. Une “goutte d’eau” comparée aux États-Unis… mais la volonté est présente : La China Manned Space Agency, qui s’occupe des programmes spatiaux habités du pays a signé des accords de coopération avec le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies. Ces accords signifient que les États membres de l’ONU seront autorisés à mener des expérimentations à bord de la future station orbitale chinoise. La Chine ne serait d’ailleurs pas contre de pouvoir prendre le relais de la station spatiale internationale.




















