QUÉBEC – L’industrie de l’animation 3D s’enracine dans la vieille capitale. Depuis environ 10 ans, des dizaines d’entreprises d’animation se sont établies à Québec, et certaines, comme Frima, sont en train d’effectuer une ascension fulgurante dans le milieu des productions numériques en 3D. Cette expansion a pour effet de bouleverser non seulement le nombre d’emplois dans ce domaine, mais aussi la perspective académique de certains programmes d’études à Québec.

Les institutions scolaires dans la ville de Québec comme l’Université Laval, le cégep de Limoilou ou encore le collège BART, offrent de nombreux programmes en animation 3D aux étudiants qui leur permettent de se familiariser avec le domaine tout en apprenant à travailler leurs talents artistiques et à maitriser des logiciels d’animation 3D.

Programmes d’études diversifiées

Au cégep de Ste-Foy, le département de graphisme est le programme principal dans le développement des techniques numériques d’animation graphique.

« On est présentement dans l’implantation d’un nouveau programme. Dans l’ancien programme, la portion « animation » qu’on peut offrir aux étudiants est plutôt une introduction à l’animation. Cependant, on va bientôt pouvoir accorder plus d’importance à l’animation et éventuellement s’orienter vers le 3D également », explique Madame Anne-Claire Delisle, coordonnatrice du programme de graphisme.

À l’Université Laval, le baccalauréat en arts et sciences de l’animation, aussi connu sous le nom de BASA, offre la possibilité aux étudiants de développer leurs aptitudes créatives tout en apprenant à se familiariser avec les nouvelles technologiques de l’animation.

« On a décidé de travailler l’aspect créatif des images, le côté design des animations plutôt que les compétences techniques. On cherche à amener nos étudiants vers les effets visuels au cinéma, car c’est ce qu’on trouve de plus sophistiqué en termes d’images numériques », explique François Giard, enseignant et directeur de programme au département en arts et science de l’animation à l’Université Laval.

Monsieur Giard constate que les étudiants de Laval en animation ont bonne réputation auprès des entreprises d’animation. Il explique l’intérêt pour ce programme et l’expansion du marché de l’animation par la proximité géographique de Québec avec la ville de Montréal.

Parce qu’il y a des emplois

Selon Érick Fortin, enseignant en animation 3D au cégep Limoilou depuis 2007, c’est en grande partie grâce à la présence de compagnies d’animation à Québec que des programmes comme celui dans lequel il enseigne existe : « J’ai l’impression qu’on existe parce que des compagnies comme Ubisoft ou Frima sont venues à Québec. C’est certain que des programmes comme le nôtre, celui de l’Université Laval ou encore ceux de Bart et d’O’Sullivan, qui sont des collèges privés, ne pourraient pas coexister à Québec sans la présence de ces entreprises-là », explique Érick Fortin.

Au cégep de Limoilou, le programme Animation 3D et synthèse d’images offre la chance aux étudiants de réaliser une technique en animation sur une période de 3 ans et d’intégrer rapidement par la suite le marché du travail d’après Pascal Pearson, enseignant en animation depuis 2008 : « Il s’agit d’un programme contingenté d’une durée de 3 ans dans lequel on admet 50 étudiants par année. Le programme vise à travailler les capacités du domaine, on forme des artistes généralistes, mais ils ont l’occasion de se spécialiser à la fin de leur troisième année », explique Monsieur Pearson.

Évidemment, l’existence de programmes collégiaux et universitaires dépend également des opportunités d’emploi qui s’offrent aux étudiants du programme suite à leur formation.

Un marché en pleine expansion

Comme le domaine de la technologie ne cesse de progresser, il faut s’attendre à ce que d’autres compagnies de l’extérieur viennent trouver profit à Québec. « C’est un milieu qui est en croissance. On attire de nouveaux joueurs, il y a un an environ, un studio belge est venu s’installer à Québec », rapporte avec fierté Érick Fortin.

Cependant, malgré les opportunités de travail, le placement, une fois les études terminées, n’est pas aussi opportun qu’on pourrait le croire en raison de la concurrence et du niveau d’études des étudiants.

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Au cégep de Ste-Foy, la création d’un nouveau programme a été choisie pour adapter les étudiants aux contraintes réelles du marché. Comme l’explique Anne-Claire Delisle, l’intégration des étudiants au marché du travail s’effectue très bien.

En effet, les étudiants de Ste-Foy, en particulier ceux qui décident de poursuivre leurs cheminements avec des études universitaires, ont une très bonne réputation chez les entreprises d’animation.

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La fin du 2D?

Auparavant, avant que le milieu du 3D prenne de l’importance à Québec, c’était surtout le domaine du graphisme et du design graphique qui occupait une place importante dans le marché des productions de contenus visuels en ligne.

Désormais, les compagnies d’animation souhaitent davantage propulser les productions en 2D dans le monde du 3D, afin de rendre ces productions plus attrayantes.

Cette situation peut bouleverser les plans de carrière de certains étudiants qui ont été formés uniquement dans le domaine du graphisme, et qui ne répondent plus forcément aux nouvelles exigences du marché qui évoluent rapidement.

Michael Larouche, ancien étudiant au DEP en infographie, comprend très bien cette situation. En effet, Michael songe désormais à retourner sur les bancs d’école afin d’enrichir ses connaissances en 3D pour ensuite bien lancer sa carrière professionnelle.