Les universités du Québec ont récemment annoncé que la session d’hiver 2021 sera pour l’essentiel offerte à distance, à l’instar de celle d’automne. Conséquemment, à la fin de la session d’hiver 2021, certains élèves et enseignants n’auront pas foulé le sol du campus depuis plus d’un an.  Entre résignation et optimisme, les différents acteurs ébranlés par ces sessions en ligne, les étudiants, les enseignants et la CADEUL, s’ajustent encore. 

Alors que jusqu’à tout récemment, la formule n’était offerte qu’à certains cours spécifiques qui étaient adaptés en conséquence, les cours à distance sont maintenant la norme, imposée par la pandémie afin de favoriser la distanciation sociale, mais qui en contrepartie a dû être mise en place rapidement.

Des nouveaux enjeux pour la CADEUL

Pour la Confédération des Associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), l’impact sur la qualité de l’enseignement reste difficile à quantifier, en attendant les évaluations étudiantes de la session en cours. Par contre selon Keven Imbeault, président de la CADEUL, certaines situations se sont déjà manifestées de manière récurrente à la session d’été :

« Plusieurs enjeux qui impactent la qualité de l’enseignement font surface en ce moment. Par exemple, l’accès aux copies d’examens (…) Beaucoup d’enseignants sont réfractaires à envoyer des copies électroniques de leurs examens puisqu’ils ne veulent pas que les questions se passent d’année en année. Par contre, pour l’étudiant, c’est une rétroaction parfois nécessaire en termes d’apprentissage. »

La principale ressource permanente que la CADEUL offre en guise de soutien pédagogique et académique aux étudiants est son bureau des droits étudiants.

« C’est une ressource indispensable. Simplement écrire sur la page Facebook du bureau des droits étudiants ou par courriel et vous aurez une réponse à tous les enjeux que vous pouvez avoir sur le campus. Il est encore plus exploité cette année, puisque les enjeux sont tout nouveaux », explique Keven Imbeault.

En attendant le retour éventuel en classe, la CADEUL se prépare pour la session à distance d’hiver 2021 :

« Notre réflexion par rapport à la session d’hiver est la suivante : quels sont les aspects à améliorer de cet été et cet automne qu’on veut mettre de l’avant et comment les améliorer », s’exclame Keven Imbeault.

Le corps enseignant tout aussi concerné

Les professeurs sont aussi fortement touchés par cette annonce. Lors de la session d’automne, ils ont dû s’adapter à un mode d’enseignement encore inconnu pour certains. La formule à distance apporte aussi de nouveaux défis aux enseignants. Pour Jacques Rivet, professeur au département d’information et de communication depuis plus d’une cinquantaine d’années, ce modèle d’enseignement apporte de nouveaux défis :

« Ce qui est le plus difficile avec l’enseignement à distance, c’est faire participer les étudiants. C’est plus complexe d’interpeller les étudiants directement en ligne que de leur parler en classe. »

Selon monsieur Rivet, ce modèle en ligne comporte tout de même quelques avantages :

« Les étudiants peuvent plus se concentrer sur le message qui est véhiculé par l’enseignant sans être distraits par la gestuelle distrayante qu’un professeur peut avoir en classe. »

Pour l’enseignant d’expérience, ce n’est pas le plus grand défi des enseignants. Selon lui, le plus grand défi est de se renouveler son enseignement et de s’adapter à son auditoire :

« Dans la vie, une génération c’est plus ou moins 10 ans. À l’université, c’est 3 ans! Il faut donc adapter son matériel à son auditoire et au moment présent. »

Un bon défi pour les étudiants

Justine Mercier en est à sa deuxième année en criminologie à l’Université Laval.  Ayant fait sa première année en classe, elle constate certains avantages aux classes à distance :

« Je sauve du temps, je n’ai pas besoin de me déplacer, je n’ai pas besoin de payer ma vignette pour le stationnement de l’Université », énumère Justine Mercier.

Elle préfère par contre sans équivoque la formule présentielle et a de la difficulté à s’adapter aux formats synchrones qu’offre l’Université Laval.  Habituée aux cours magistraux, elle prend davantage conscience de l’importance de l’interaction avec ses paires, autant au niveau social qu’académique.

« On est isolé chez soi et je trouve que les examens sont vraiment plus difficiles », confie Justine Mercier.

Consciente de l’enjeu sanitaire, Justine Mercier souhaite tout de même pouvoir finir son baccalauréat en classe et profiter pleinement de la vie étudiante.