À l’angle des rues Myrand et Liénard, à deux pas de l’Université Laval, devait voir le jour à l’automne 2013 le Myrano, un projet immobilier abritant 21 condominiums et des espaces commerciaux. Depuis, rien n’a poussé sur cet îlot, à part les mauvaises herbes.

Claudie Tessier, stagiaire architecte chez Quanta Architecture, explique que plusieurs maquettes ont été présentées au propriétaire, Louis Brisson, depuis l’échec du projet du Myrano. «Toutes ces propositions intégraient des espaces commerciaux au rez-de-chaussée», précise Madame Tessier. Cependant, aucune nouvelle démarche n’a été entreprise en vue d’exploiter ce terrain.

Monsieur Brisson a d’ailleurs indiqué par courriel que le projet était «en suspens» pour le moment et qu’il ne sait toujours pas ce qu’il fera avec cet îlot.

Le propriétaire du Café au Temps Perdu sur Myrand, Claude Lambert, estime que le projet immobilier de Monsieur Brisson était risqué et que cela explique pourquoi il a avorté.

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Les parcomètres

Monsieur Lambert soutient que les horodateurs (parcomètres)  penchent beaucoup dans la balance quant au développement de ce terrain vague. Selon Monsieur Lambert, les éventuels locataires commerciaux craindraient de s’embarquer dans un nouveau projet de Monsieur Brisson par manque de garantie d’achalandage en raison des horodateurs.

« Le promoteur a 7000 pieds carrés à louer. Un commerçant arrive et veut ouvrir un beau grand pub ou je ne sais quoi. Dans sa réflexion, il se demande si les gens vont avoir assez de place pour se stationner ou s’ils vont payer. Tu as bien beau avoir quelque chose de beau, mais il faut que ce soit accessible. Là, on dit aux gens, “Venez sur Myrand”, “Venez payer un parcomètre quand t’as le choix d’aller dans les centres d’achats avec du stationnement gratuit”», dénonce Monsieur Lambert.

Le propriétaire du Café au Temps Perdu est catégorique et soutient que les horodateurs empêcheront complètement le développement commercial sur Myrand dans les prochaines années.

La Ville impuissante

Mireille Plamondon, conseillère aux communications à la Ville de Québec, souligne que la Ville ne peut rien faire pour forcer le propriétaire à exploiter son terrain. «Il est chez lui. Il l’exploitera lorsqu’il en aura envie», explique-t-elle.

La relationniste ajoute que les seules raisons pour lesquelles la Ville pourrait intervenir et contraindre le propriétaire à faire quoi que ce soit, c’est si ce dernier «s’adonne à des activités illégales sur le terrain, à des activités qui nuisent à la quiétude du quartier ou à des activités qui posent problème quant à la sécurité du public».

Myrand écartée du PPU du plateau Ste-Foy

Le nouveau Plan particulier d’urbanisme (PPU) du plateau Sainte-Foy a été soumis au Conseil municipal en décembre dernier et a été modifié afin d’y inclure le secteur du centre Innovation, là où un nouveau projet de condominiums devrait voir le jour. Ce PPU comprend entre autres le réaménagement de la rue de l’Église et du boulevard Laurier dans le secteur des centres commerciaux.

Toutefois, le secteur de l’avenue Myrand a été laissé de côté par ce PPU. De plus, l’arrondissement de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge n’a pas de projet particulier pour le secteur. L’avenue pourrait donc rester pendant un certain temps sans grandes orientations de développement urbanistique, et ce, même si certains secteurs de l’avenue resteront inexploités ou vacants.

Mis à part le terrain vague dans le secteur commercial de l’avenue Myrand, les locaux de TVA Québec seront vacants puisque le télédiffuseur déménagera dans le secteur du Centre Vidéotron et devrait mettre en vente ses anciens locaux de production d’ici le printemps 2016.

Carte terrain vacant
Situation géographique du terrain vague. Crédit image: Ville de Québec et Olivier Clavet/ L’Exemplaire.

Ce qu’en pensent les citoyens

Monsieur Jean Simard, résident du secteur de la rue Myrand, déplore l’état du terrain et souligne que le propriétaire, à défaut de le développer, devrait mieux l’entretenir. De plus, Monsieur Simard croit qu’un éventuel projet immobilier devrait favoriser la venue de nouveaux résidents et ainsi attirer de nouveaux commerces pour dynamiser le secteur.