Le manque de stationnement dans St-Roch est un problème de perception qui pourrait se régler en informant davantage le public, selon Édouard Garneau, responsable des communications et du marketing pour Le Cercle. La situation perdure même si la Société de développement commercial de St-Roch a élaboré une carte l’an dernier pour mieux informer les clients sur les espaces proposés dans le quartier.

La Société de développement commercial (SDC) de St-Roch lançait en juillet 2014 une campagne publicitaire qui misait sur la présence de stationnements pour briser les perceptions. Elle invoquait la forte disponibilité d’espaces à plusieurs moments de la journée. Force est de constater que la SDC a dû revoir ses plans.

La Société de développement commercial de St-Roch n’a pas voulu nous accorder une entrevue invoquant «de gros projets» avec ses membres. Selon nos sources, l’organisme travaille actuellement à dénicher de nouveaux stationnements et à conclure des ententes avec des propriétaires de stationnements existants.

Certains commerçants s’inquiètent de la vente, par la Ville de Québec, du terrain logeant le stationnement de surface à l’angle du boulevard Charest et de la rue Monseigneur-Gauvreau à des promoteurs immobiliers. Ce stationnement public est gratuit pour une durée déterminée, permettant ainsi aux clients d’aller faire leurs emplettes dans des commerces de proximité. La Ville se veut rassurante en indiquant que toute construction à cet endroit devra comporter des cases de stationnement publiques.

La réalité est toute autre pour les salles de spectacles ou les restaurants. Selon Édouard Garneau, responsable des communications et du marketing pour Le Cercle, le problème n’est pas le manque de stationnement dans le quartier St-Roch, mais bien la perception qu’il y a une rareté.

Selon différentes études, les automobilistes qui se cherchent un stationnement peuvent représenter 30% de la circulation en milieu urbain. L’Exemplaire a d’ailleurs sillonné les rues du quartier St-Roch à l’heure de pointe afin de voir la disponibilité des espaces de stationnement.

Impact sur le développement commercial

Au coin du Parvis et Charest, le restaurant Yuzu a fermé ses portes à la fin de 2014 et, selon le cofondateur du commerce, les difficultés de stationnement ont partiellement contribué à cet évènement. Toutefois, la situation n’inquiète pas le nouveau locataire Jean-Philip Paradis, copropriétaire de la microbrasserie Noctem Artisans Brasseurs, qui a pris du service tout récemment. «Je crois que ce n’est pas un facteur qui nous aide, mais de là à dire que ça empêche la clientèle de venir, je ne suis pas d’accord. Il y a toujours possibilité de passer des ententes avec les propriétaires de stationnement, nous sommes présentement en train d’étudier les différentes possibilités», affirme M. Paradis.

À plus grande échelle, le jeune entrepreneur ne croit pas que la saga des stationnements mène à un essoufflement de l’essor commercial dans le quartier. «Les gens sont prêts à se déplacer pour ce qui en vaut la peine. Il n’y a pratiquement aucun stationnement en Haute-Ville et dans le Petit-Champlain et les gens continuent d’y aller. St-Roch est en train de se développer pour le mieux et je crois que la clientèle augmentera dans les prochaines années», soutient-il.

Cette problématique de stationnement dans St-Roch ne date pas d’hier. Avec la montée en popularité de la voiture comme moyen de transport dans les années 50, les habitudes de consommation ont changé. «Les gens parcourront de plus grandes distances afin d’avoir un plus grand choix de produits et de services et l’on verra l’apparition des grands centres commerciaux en « banlieue ». Les commerces de quartier de St-Roch seront délaissés pour cette raison, en plus d’être difficile d’accès pour les clients possédant une voiture puisque les stationnements sont quasi-inexistants», estime Florence Demers, médiatrice culturelle au Musée de la mémoire vivante préparant une exposition virtuelle sur le quartier.

Grande artère commerciale à cette époque, la rue St-Joseph vivra des heures difficiles. Dans les années 70, la rue sera recouverte d’un toit, créant ainsi un mail de près d’un kilomètre. L’objectif était de sauver les commerces et d’attirer à nouveau les clients qui avaient déserté le centre-ville pour les centres commerciaux.

Localisation des bornes de paiement pour les parcomètres dans le quartier St-Roch

Le prix à payer

Situé dans la zone 12, le quartier St-Roch est «désavantagé» comparativement au reste de la ville selon M. Paradis, copropriétaire de Noctem Artisans Brasseurs. «La zone 12 est la seule dans la ville de Québec  qui est refusée aux commerçants, ce qui veut dire que les propriétaires et employés ne peuvent pas se stationner dans les rues avec une vignette (125$/an). Le stationnement mensuel sous terrain en coûte au minimum 140$/mois», explique-t-il.

En ce qui concerne le client qui se déplace en voiture dans St-Roch, M. Paradis croit qu’il est «déjà au courant que ce n’est pas un endroit où il y aura beaucoup de stationnement et qu’il devra probablement débourser pour se stationner».