Le gouvernement fédéral a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 1,5 milliard de dollars destinée à aider les provinces à offrir de la formation aux Canadiens ayant perdu leur emploi en raison de la Covid-19. De cette somme, 303 millions iront à la province au Québec, durement touché par la pandémie et dont plusieurs secteurs et industries demeurent en situation précaire. Si l’Ordre des conseillers et conseillères en orientation du Québec (OCCOQ) voit cette initiative du bon œil, l’organisme estime toutefois qu’il faudra arrimer les besoins en main-d’œuvre du marché aux intérêts des travailleurs Québécois.

Depuis le début de l’année 2020, la courbe du chômage a suivi de près les confinements et déconfinement au Québec comme dans le reste du Canada. D’un sommet inégalé de 13,8% en mai, il se situe à 7,8% en octobre, une légère hausse par rapport à septembre. Cela s’explique en grande partie par la mise en place d’un deuxième confinement, qui touche plus spécifiquement certaines secteurs d’activités comme la restauration, l’hébergement ou l’événementiel.

C’est dans ce contexte que l’OCCOQ salue l’aide aux provinces du fédéral, laquelle s’ajoute aux fonds déjà débloqués par Québec en 

« N’oubliez pas de répondre adéquatement au besoin des individus, pas juste au besoin des employeurs en termes de recrutement, plaide Mathieu Pigeon, coordonnateur aux communications de l’OCCOQ.

La reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) est parmi les options que l’OCCOQ promeut et considère que le gouvernement devrait soutenir.  La RAC permet entre autre de produire le bilan de compétences d’un individu. Ce bilan, combiner à ses expériences de travails,  permettront de situer l’individu en terme de formations requises pour accéder à son domaine de réorientation souhaité.

 

La Covid : un accélérateur de changement

En plus d’avoir bouleversé l’économie, la Covid-19 a aussi redéfini la conciliation travail-famille dans certains foyers. La nouvelle réalité a forcé certains ménages à une introspection, qui peut résulter en une réorientation de carrière.

« Les attentes vis-à-vis la sphère familiale ont beaucoup changé avec la Covid-19 et cette dernière vient influencer la sphère professionnelle. Ne serait-ce que réaliser que le modèle familial n’avait pas assez de flexibilité. Gérer la fermeture des classes des enfants peut être un exemple », exprime Annie Guillemette, conseillère d’orientation.

Mme Guillemette constate aussi que dans sa pratique, la majorité des consultations ne sont pas issues des domaines qui ont le plus souffert au niveau du chômage. Le dénominateur commun des consultations des derniers mois est plutôt une insatisfaction dans l’emploi. Les aléas de la pandémie ayant accéléré le processus décisionnel dans certains cas.

« Ironiquement je n’ai pas eu beaucoup de gens du tourisme et de la restauration, quelques-uns, mais rien de notable. J’ai eu des gens de plusieurs domaines qui ont été arrêtés et qui en ont profité pour réfléchir, des gens déjà insatisfaits ou en questionnement avant la pandémie », mentionne Annie Guillemette.


Du cirque à la santé

Marie-Michèle Pharand est acrobate et artiste de cirque depuis plus de 10 ans. Étant travailleur pigiste le secteur de  l’événementiel, la pandémie et les limitations de regroupement qui en résulte ont frappé son gagne-pain de plein fouet.

« Un gros impact ! La pandémie est arrivée en mars, nous avions des contrats prévus jusqu’en septembre. Un après l’autre, les contrats se sont annulés. En termes d’impacts, ce sont toutes mes rentrées d’argent qui ont été coupées, sans parler de l’angoisse que ça engendre… », se désole l’artiste.

C’est donc une incertitude sur l’avenir de son domaine jumelé à un intérêt pour une autre sphère d’emploi qui a sonné le glas de la carrière de circassienne de la jeune artiste.

« Je suis out. J’ai envie d’être utile, ça ne change pas que j’aime mon emploi présent. J’ai toujours été attirée par la santé et c’est dans ce domaine que je veux aller », affirme Marie-Michèle Pharand.