Nouveau phénomène global alarmant, les populations déplacées par les effets de changements climatiques constitueront l’un des défis majeurs de la communauté internationale. En complément des deux cartes ci-dessous, Laurent Lepage, professeur à l’Institut des Sciences de l’Environnement de l’UQAM, nous éclaire sur la question complexe des réfugiés climatiques.

Vingt-deux millions de « réfugiés climatiques » suite à des catastrophes naturelles, c’est le nombre avancé pour l’année 2013 par le Conseil Norvégien pour les réfugiés dans son rapport, Global Estimates. Si les cataclysmes constituent des causes de déplacement importantes, il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg. La sécheresse, la montée des eaux et la fonte des glaciers apportent également leur lot de déplacés. À l’heure actuelle, leur nombre reste difficile à déterminer, ils risquent pourtant de constituer la majorité des migrants climatiques des décennies à venir.

Les « réfugiés climatiques » se mêlent aux flux de migration mondiaux en tentant de s’installer dans des pays d’accueil où les conditions de vie sont plus clémentes. Pourtant les populations déplacées suite à des catastrophes naturelles ou à une dégradation de leur milieu naturel sont souvent relocalisées dans leur pays d’origine et ne font donc pas partie des vagues d’immigration.

Le terme de réfugié climatique ne renvoie à l’heure actuelle à aucun statut juridique. Cette notion a pourtant une histoire :

En 1951, la conférence de Genève définit le terme de réfugié en matière de droit international. Toutefois, cette définition concerne strictement les réfugiés politiques et exclut les catastrophes naturelles et la famine comme causes valables pouvant mener à la qualification de réfugié.

Ce n’est qu’en 1985 que le terme de réfugié climatique a été employé pour la première fois. Dans le rapport de l’ONU « Environment Refugee », Essam El Hinnawi définit les réfugiés environnementaux comme « des personnes forcées de quitter leur lieu de vie d’une façon temporaire ou permanente, à cause d’une rupture environnementale (d’origine naturelle ou anthropique) qui menace leur existence et/ou affecte sérieusement leur qualité de vie ».

L’Organisation Internationale pour les Migrants évalue qu’en 2050, le nombre de migrants climatiques s’élèvera à 200 millions de personnes.

 

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