Le Parlement d’Édimbourg est à l’image de l’Écosse : autonome, mais pas tout à fait indépendant. Il dispose d’importants pouvoirs dans divers domaines, notamment l’agriculture, l’éducation, la santé, les transports ou le logement si l’on tient compte des prérogatives internes uniquement.

Les décisions qui ont un impact sur le Royaume-Uni ou au niveau international relèvent toutefois de la seule responsabilité du Parlement britannique. Westminster garde, ainsi, une certaine mainmise sur l’Écosse.

Toutefois, en quinze ans d’existence, plus de 180 projets de loi ont été votés par les parlementaires écossais. Le Parlement est ainsi considéré, d’après Pascale Joannin de la Fondation Robert Schuman (un think tank pro-européen), comme « l’exemple d’une démocratie réinventée ».

Dès sa création, l’institution avait l’ambition d’incarner un nouveau modèle de gouvernance, « à l’écoute de son peuple », proclamait George Reid, premier Président du Parlement écossais. En élisant aux dernières élections législatives le Parti nationaliste écossais (SND) à la majorité absolue, les électeurs étaient assurés d’exprimer leur volonté d’indépendance. La position très favorable du SND lui a permis d’amorcer le projet de référendum du 18 septembre 2014. 

Retour historique

Le processus d’émancipation de l’Écosse n’est pas nouveau. En effet, les balbutiements datent de 1997, année qui a emboîté le pas à un vaste projet de réforme constitutionnelle : le Scotland Act. Les Écossais s’étant prononcés en faveur d’un nouveau Parlement sur leur territoire avec 74 % de voix, le gouvernement travailliste a été contraint de réagir. Tony Blair, premier ministre de l’époque, cède alors à la pression démocratique.

Le Scotland Act, signé en 1999, permet le transfert des pouvoirs exécutif et législatif de Westminster à Édimbourg. À ce stade de l’Histoire, plus de 300 ans après la suspension de l’ancien Parlement écossais en 1707, l’Écosse s’affranchit.

Vers plus d’autonomie ?

David Cameron, en dernier recours avant l’appel au vote, promettait au peuple écossais que si le non l’emportait, son gouvernement lancerait un « processus inédit de dévolution » qui concéderait plus de pouvoir au parlement écossais, notamment en matière de fiscalité, de dépenses et de protection sociale ». Des promesses ambitieuses, voire un peu trop, selon certains députés conservateurs.

Mais le premier ministre se veut rassurant : « Pour ceux en Écosse qui sont sceptiques quant aux promesses constitutionnelles faites, laissez-moi vous dire ceci : nous avons déjà transféré des pouvoirs sous ce gouvernement et nous allons le faire à nouveau lors de la prochaine législature », a-t-il lancé au lendemain du référendum.

Liens annexes :

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