Alors que cette année l’hiver est arrivé plus tôt, certains ont décidé d’échapper à la neige québécoise. Ayant originellement la Floride comme destination de prédilection, d’autres types de snowbirds et de vacanciers ont tenté d’explorer de nouveaux horizons. Cela implique un changement conséquent des programmes de santé et d’assistance qui ont dû s’y adapter.
Les snowbirds partent de plus en plus tôt au fil des années. Cela est dû aux changements climatiques mais également aux moyens plus accessibles pour voyager.
Selon Godefroy Desrosiers-Lauzon, démographe et chercheur à l’UQAM et UdeM, une destination peut être la cible des snowbirds si « elle est reconnue par un public nordique et qu’elle est également accessible ».
La Floride a longtemps été le terrain de jeu principal des Québécois. En effet, Godefroy Desrosiers-Lauzon indique que dès la création des réseaux ferroviaires et maritimes dans les années 1880, les chercheurs ont pu observer ce phénomène migratoire saisonnier. L’attrait touristique de la Floride à cette époque était les aspects curatifs de l’eau de source.
Selon le chercheur montréalais, la Floride « évolue comme destination touristique », et s’adapte en fonction des voyageurs. Actuellement, l’avantage pour ces voyageurs est la facilité pour s’y rendre. Aucun visa n’est nécessaire.
« Il y a des phénomènes générationnels. Ce n’est pas juste une affaire de goûts pour les post Baby Boom. Il y a la transmission du rêve floridien », ajoute Godefroy Desrosiers-Lauzon, chercheur et démographe à Montréal.
Selon un rapport de Statistique Canada, en 2014, la Floride a été l’État le plus visité des États-Unis par les Canadiens avec 91 millions de nuitées passées contre 13 125 pour la ville de New York. Selon le site du gouvernement de Floride, VisitFlorida, 3,48 millions de Canadiens ont visité la Floride en 2017. L’afflux de citoyens canadiens en Floride a également créé une communauté francophone dans le comté de Broward.
Cependant, malgré l’afflux constant vers la Floride, d’autres destinations sont désormais prisées par les Québécois.
Ces voyageurs regroupent principalement des retraités ou actifs en fin de carrière qui désirent partir pour des destinations ensoleillées pour une partie de l’année. Pierre Tremblay et Jean Parent, tous deux retraités, affirment vouloir s’aventurer vers de nouveaux horizons :
(Crédit Audio : Mélanie Merlin)
« On comprend pourquoi les Québecois vont préférer la Floride, c’est beaucoup plus grégaire. Alors que dans d’autres destinations, il y a un côté plus exotique bien que de petites communautés commencent à se former. C’est une clientèle qui recherche moins les standards d’un tourisme qui serait identique à celui du Québec», estime Pierre Tremblay.
Les destinations ensoleillées ne touchent pas que les snowbirds.
Les Québécois, ne pouvant se rendre plusieurs mois en vacances, choisissent de s’offrir une escapade de courte durée vers le Sud ou l’Europe.
Marie Christine Beaudoin, travaillant chez Voyages Transat, estime que de plus en plus de demandes se font à l’approche de l’hiver :
(Crédit audio : Mélanie Merlin)
Des vacances sans risques
De nombreuses études concluent que voyager au soleil se révèle bénéfique pour la santé. Selon un rapport du Transamerica Center for Retirement Studies de 2013, organisme américain d’études sur la retraite, voyager influencerait l’humeur et les conditions physiques. Selon leur sondage, 47 % des retraités interrogés estiment que « voyager est une nécessité ». Pour la majeure partie de ces voyageurs, cela leur permet de réduire leur taux de stress, de se recentrer sur eux-mêmes et d’améliorer leur santé en général.
Selon Jean Parent, snowbird et voyageur durant l’hiver, la chaleur permet de « réduire les douleurs et faire de l’exercice paraît bien plus facile ».
L’autre bénéfice lié aux voyages est le soleil. En effet, bien que le soleil comporte de nombreux risques pour la santé tels que les maladies de peau, il peut s’avérer utile dans une utilisation modérée. Selon le gouvernement canadien, une exposition au soleil favoriserait la production de vitamine D nécessaire à la consolidation des os. Cela permet également de pallier à certaines maladies dermatologiques telle que l’eczéma.
Cependant, avant de partir en voyage, il est important de pouvoir s’informer quant aux formalités requises ou aux risques sanitaires.
De nombreuses institutions médicales du Québec, en plus des guides fournis par le gouvernement, se sont spécialisées dans les conseils aux voyageurs. Le groupe Effiscience propose une large gamme de services avant et après le départ, que ce soit une assistance médicale ou des informations sur le voyage.
Cette vidéo donne des conseils standards à suivre avant de partir en voyage :
(Crédit vidéo : Mélanie Merlin)