Nathalie Roberge est birigadière scolaire à Charlesbourg. Elle aide tous les jours ouvrables des dizaines d’enfants à traverser l’intersection de manière sécuritaire. Elle évoque ici ses motivations et les difficultés liées à l’exercice de ses fonctions. 

Nathalie Roberge travaille comme brigadière scolaire dans l’arrondissement de Charlesbourg depuis trois ans. Tous les jours, le matin à 7 h, à l’heure du midi et à la sortie des classes à 15 h 15, elle se poste à l’intersection de la rue des Roses et de l’avenue des Sauges pour aider les élèves de l’école Cap Soleil Saint Pierre à traverser en toute sécurité.

Énergie et gentillesse

Lorsqu’on la rencontre, on est marqué par son énergie et sa gentillesse. Avec sourire et tendresse, elle parle aux élèves, prend des nouvelles et les accompagne. Les enfants et les parents qui la côtoient régulièrement voilà trois ans le lui rendent bien. Pour Nathalie Roberge, ce travail est un bonheur. Elle aime aller au contact avec les enfants, elle aime parler avec leurs parents. Est-ce un penchant naturel chez cette femme qui se destinait au départ à la profession d’enseignante ? Probablement. Toujours est-il qu’elle est restée mère au foyer pendant 17 ans, travaillant de temps en temps dans les camps de vacances. Il y a 11 ans, lorsque son fils cadet est devenu assez grand pour rester seul à la maison, elle a décidé de revenir sur le marché de l’emploi. Nathalie Roberge a répondu à une annonce de la ville de Québec, elle a suivi une formation, passé une entrevue,  puis a été recrutée.

Crédit photo Magloire Mpembi

 

« Pour moi c’est un bonheur que de faire ce travail. Tant que je serai en forme, je continuerai. Je suis relativement jeune par rapport à d’autres brigadiers. C’est un travail que je peux exercer pendant encore de nombreuses années » assure-t-elle avec sourire.

Nathalie Roberge a encore de la marge. Il y a peu, un brigadier scolaire de Sainte Foy a pris sa retraite pour des raisons de santé à… 88 ans.

Un métier à risque

« Quotidiennement on court des risques. Même si on finit par connaître les gens qui passent ici régulièrement, il ne faut jamais prendre pour acquis que les automobilistes et les cyclistes ont de bons réflexes. Il faut rester à l’affût de ce qui se passe autour de nous. Il faut toujours s’assurer que les enfants écoutent bien les conseils. Écouter, regarder autour de nous pour être sûr que les enfants ne sont pas en danger et que moi-même je ne sois pas en danger » rappelle-t-elle?

Dans la vidéo ci-dessous, Nathalie Roberge revient sur ces moments de l’année qui sont plus difficiles.

Chaque année, une formation de recyclage est offerte aux brigadiers, car bon nombre ne travaillent pas pendant l’été. Même si c’est assez rare à son intersection, il est arrivé quelquefois que des automobilistes ne marquent pas l’arrêt à son intersection. En général, à en croire Nathalie Roberge, les gens sont très respectueux, patients et polis.

« Une ou deux fois, rapporte-t-elle, je me suis fait crier des bêtises, mais je pense être chanceuse ici. Il y a des brigadiers qui vivent un calvaire dans leur travail ».

Crédit photo Magloire Mpembi

 

Comme pour confirmer ces propos, il faut savoir qu’à Amos, une brigadière a été blessée dans l’exercice de ses fonctions. Cependant, la Sûreté de Québec n’enregistre pas souvent de cas d’accidents concernant des brigadiers scolaires, selon son porte-parole, le sergent Marc Tessier cité par Radio Canada.

Des propositions pour améliorer la situation

Des propositions pour minimiser les risques? Nathalie n’en trouve pas beaucoup : « C’est quelque chose qui est régulièrement discuté. On a amélioré la visibilité avec les dossards. Au point où on en est je ne crois pas que l’on puisse faire mieux. On ne peut pas nous rendre plus visibles ». Cependant Nathalie Roberge insiste sur l’éducation et la sensibilisation de toute la société notamment à travers les médias.

La ville de Québec compte aujourd’hui 197 brigadiers scolaires qui officient tous les jours de classe le matin, à l’heure du dîner, au retour du dîner et à la fin des cours.