Selon le Consulat de France, cela fait dix ans que la communauté française est en accroissement au Québec. Chaque année et toujours selon le consulat, entre 3 000 et 4 000 Français s’établissent ainsi au Québec sous le régime de la résidence permanente.

Dans les kiosques à journaux en France, impossible de ne pas voir le Canada lié au mot « succès ». Par exemple L’Express, magazine hebdomadaire français en a fait son cheval de bataille en sortant chaque année un hors-série sur le Canada.

Des opportunités de travail…

Matthias Coupry est Français et est présent au Québec depuis qu’il a 12 ans. D’abord résident permanent, il est devenu citoyen canadien. À l’aube de ses 18 ans, Matthias a pris la décision de ne pas revenir en France. La raison ? « J’étais arrivé à un moment où je m’étais fait des amis. J’étais en couple et la perspective de retourner en France ne me plaisait pas. »

Arrivé jeune au Québec, Matthias Coupry est le symbole d’une immigration réussie. (Crédit : Capture d’écran)

Des avantages que cite Matthias, celui sur les opportunités de travail est le plus central. Selon l’Institut de la statistique du Québec, le taux de chômage en mars au Québec s’est maintenu à 5,8%. En France, selon l’INSEE, le taux de chômage au quatrième trimestre 2017 est de 8,9 % en Métropole.

 « Ici, il y a tellement d’opportunités d’emploi. Sans avoir un diplôme, tu arrives à obtenir quelque chose qui puisse t’aider. Que tu sois en étude ou que tu aies fini, il y a toujours une solution. (…) J’ai commencé comme commis à Jean Coutu et contrairement à en France, c’est facile de monter les échelons même si tu n’as pas étudié dans le domaine de la gestion », confie le nouveau Canadien.

Ce dernier n’oublie néanmoins pas de reconnaître que son adaptation a été facilitée car « cela doit être plus facile quand tu es jeune. » Pour lui, il n’est pas trop tard pour que d’autres jeunes s’installent au Québec.

Mais certaines limites…

S’installer au Québec, c’est justement ce qu’est en train de réaliser Malika Schneider. Cette jeune fille – également française – est en processus de résidence permanente. Bien que le Canada ait l’air d’un eldorado, le chemin pour y accéder paraît loin :

« C’est quand même beaucoup de paperasse. Le processus d’immigration est contrôlé et c’est quelque chose d’intéressant, mais c’est beaucoup d’étapes pour envoyer le dossier. Ils demandent beaucoup de renseignements. Le fait qu’il y ait un gouvernement provincial et fédéral rend la chose plus compliquée », note la jeune fille de 26 ans.

Bien que le Canada soit son rêve, Malika reconnaît que tout dans le pays à la feuille d’érable n’est pas rose. (Crédit : TW)

Il y a un grand travail de communication gouvernementale autour de la venue d’étrangers au Québec. Dans les publications du Gouvernement, on parle de Québec comme « lieu de tous les possibles ». Sauf celui du système de santé comme l’indique Malika :

« Le système de santé n’est pas optimal. L’accessibilité à des médecins spécialisés est très compliquée. Consulter un dermatologue est un défi. Si l’on associe le coût à ça en plus… ».

L’argent demandé pour les droits de scolarité peut aussi être un frein pour bon nombre de personnes voulant étudier ici : pour un diplôme du baccalauréat (réalisé en trois ans), le coût sera bien plus haut si l’étudiant vient de l’étranger.

« Ce n’est pas donné à tout le monde. Les frais de scolarité ont beaucoup augmenté en dix ans. Payer plus de 3 000 $  par session, tout le monde ne peut pas se le permettre », soutient Malika avant de préciser « qu’une bonne préparation est nécessaire ».

Immigrer au Canada est un rêve permis… et gratuit. Et si l’envie de tenter l’aventure vous prend, sachez que le nombre de personnes admises en 2018 au Québec serait au maximum de 31 300. De plus, plus aucune demande d’immigration ne sera reçue d’ici le 15 août 2018. De quoi ramener à la réalité.