Depuis les années 80, le covoiturage connaît un essor important dans la région de Québec. Autrefois limitée aux seules grandes agglomérations, à l’image de Montréal, cette pratique d’utilisation conjointe et organisée d’un véhicule séduit de plus en plus d’habitants de la région de Québec.

Québec — Que ce soit dans le cadre de courtes distances vers le travail ou l’école, de distances moyennes aux quatre coins du Québec voir même pour des longs trajets en Amérique du Nord, le conducteur québécois fait de plus en plus appel au covoiturage. Ainsi, selon le Baromètre 2012 de la consommation responsable au Québec, ce sont plus de 31,2 % des Québécois qui reconnaissent avoir partagé leur voiture avec d’autres personnes dans la dernière année !

L’Exemplaire a rencontré Mireille Bilodeau-Carrier. D’abord peu encline au partage de son automobile, cette dernière est désormais une fidèle adepte du covoiturage.

Pourquoi le covoiturage ? Pour certains, c’est l’approche durable dans l’optique de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Pour d’autres, c’est le côté humain et le partage qui sont les moteurs du covoiturage. Enfin, pour la majorité, c’est l’avantage économique certain qui est prédominant. Ainsi, selon Francis Girard-Boudreault, coordonnateur aux communications et marketing au Réseau de covoiturage, l’utilisateur du covoiturage « peut faire des économies de 2 800 $ environ par an grâce au covoiturage entre deux personnes ».

Anne Auclair, la directrice de Mobili-T, le centre de gestion des déplacements de Québec, se penche sur les défis auquel le covoiturage va devoir faire face dans son expansion :

L’argument des coûts

Selon Statistiques Canada, en 2016, dans l’agglomération de Montréal, le nombre de déplacements journaliers dépassera les 10,2 millions, soit une hausse de 25% par rapport à aujourd’hui. En outre, les tendances indiquent un accroissement de l’utilisation de la voiture. D’après Statistiques Canada (2008), plus de 78,2 % des Québécois utilisent leur automobile pour se rendre à leur travail, et quasiment la totalité d’entre eux sont seuls dans leur véhicule. L’ensemble de ces statistiques démontre les opportunités importantes de développement du covoiturage. Mais il reste encore à mettre en évidence les arguments fonctionnels qui permettraient de modifier les comportements des conducteurs individuels, et ainsi les inciter à s’initier au covoiturage.

L’un des premiers arguments mis en avant par les adeptes du covoiturage est celui de la réduction du temps perdu dans les embouteillages. Moins il y aura de véhicules à l’heure de pointe, moins il y aura de congestion routière ! De plus, dans certaines régions, comme sur l’autoroute Robert-Bourassa depuis l’automne dernier à Québec, le covoiturage donne accès à des voies réservées, accélérant de ce fait le temps de transport pour les véhicules transportant au moins deux passagers.

Par ailleurs, il y a bien entendu un avantage économique à pratiquer le covoiturage puisque le partage des frais – notamment de carburant – permet d’amoindrir les coûts de déplacement que chaque personne aurait dû assumer si elle avait fait bande à part. Il faut savoir que selon Transport Québec (2009), le budget moyen annuel que les ménages québécois allouent à leur voiture est de 7.542 $, ce qui représente plus de 13,2 % de leur budget total. Ainsi, des économies notables peuvent être réalisées grâce au covoiturage. Le dossier spécial de Protégez-Vous sur le covoiturage évalue l’économie liée au covoiturage à 3.120 $ par an pour un conducteur qui réalise un trajet quotidien aller-retour de 30kms avec deux passagers.