Québec – Même si le nombre de plateformes d’interactions sociales sur le web est en constante augmentation, il serait inapproprié d’affirmer qu’elles sont en train de remplacer les manières traditionnelles de socialiser. Il en va de même pour les relations amoureuses.

Les relations sociales et amoureuses ont beaucoup changé au fil des dernières décennies. De nouveaux recours juridiques comme le divorce ont bouleversé la vie commune d’un grand nombre de Québécois. Chez les jeunes, le web 2.0 a complètement changé la perception du terme relation sociale.

Une proportion assez significative de jeunes n’hésite pas à discuter avec leurs proches que ce soit par SMS, Facebook ou Twitter. Même les relations amoureuses ont été aspirées dans ce virage numérique, cela peut avoir ses avantages, mais aussi certains inconvénients.

Pas de clivage générationnel

Connaissant l’intérêt des jeunes pour les réseaux sociaux, on pourrait être porté à croire que ce sont eux qui principalement s’intéressent aux plateformes d’interactions sociales. Cependant, il n’existe pas de vrai clivage générationnel en ce qui concerne l’utilisation de sites de rencontre ou d’applications électroniques.

Du moins c’est ce qu’affirme Steve Audet, travailleur social et psychothérapeute en pratique autonome. Il  n’a remarqué aucune fracture générationnelle entre l’utilisation des plateformes d’interactions sociales et l’âge des utilisateurs.

Même si il n’y a pas de fractures générationnelles, les attentes envers ce genre d’applications peuvent varier selon la tranche d’âge. C’est ce qu’avance François Boucher, étudiant à l’Université Laval et ancien utilisateur de l’application Tinder.

Selon lui, les plateformes virtuelles de rencontre représentent peut-être un meilleur moyen d’avoir une relation sexuelle ou un rendez-vous galant plus rapidement que les bonnes vieilles méthodes de séduction dans les soirées en discothèque ou d’autres lieux.

« C’est une application [Tinder] qui est devenue à la mode lors des derniers Jeux olympiques. Elle consistait à avoir des relations sexuelles avec des filles à proximité sans aller chercher trop loin. Ça a piqué ma curiosité, je voulais repêcher des filles plus facilement sans me casser la tête », explique-t-il.

Un voile social, mais pas forcément un bouclier

Toutefois, selon Steve Audet, les sites de rencontres et les plateformes d’échanges sociales comme Tinder n’aident pas les gens timides à s’ouvrir davantage. La plupart des gens timides auront tendance à s’inventer une identité en ligne, ce qui risque d’avoir des conséquences néfastes lors d’une éventuelle rencontre

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C’est un avis que partage également François Boucher qui ne croit pas à la possibilité de créer de vraies relations amoureuses à partir d’un outil numérique même pour les gens plus timides. En effet, les attentes ne sont pas toujours les mêmes et il est très facile pour quelqu’un de s’inventer une identité qui parfois peut être radicalement différente de la réalité des choses.

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La séduction dans les bars dans tout ça?

Avec cette émergence accrue des rencontres via les réseaux sociaux, il est légitime de se demander si cela a influencé, d’une manière ou d’une autre, les soirées de rencontres typiques, comme dans les bars par exemple.

Pour ce gérant d’un bar local, qui a souhaité garder l’anonymat, les sites de rencontres et les réseaux sociaux n’ont pas vraiment pris la place du vrai contact humain, du moins c’est ce qu’il a observé en tant que gérant et barman.

« Même si je vois pas mal du monde texter durant une soirée, je vois plus des gens interagir normalement sans filtre numérique si on veut. »

Selon lui, même si beaucoup de monde essaie de rencontrer quelqu’un via les applications comme Tinder, cela ne remplacera pas les manières traditionnelles de rencontrer quelqu’un.

« Si un jour les gens se « cruisent » davantage sur Tinder que dans la vraie vie, je pense que l’humanité va avoir un gros problème, mais selon ce que j’ai observé, je ne suis pas certain que ça va arriver et c’est tant mieux. »