En 2008, Statistique Canada recensait près de 155 000 enfants canadiens âgés de 5 à 14 ans qui avaient une forme de limitation physique ou intellectuelle, soit 4% de la population. Si le quotidien de ces familles est rempli de stress et d’incertitude, le manque de services scolaires pour ces enfants est l’un des enjeux est qui le plus récurrent.

Francis Ouellet est le père de deux garçons autistes. Dylan âgé de 20 ans et Danny de 18 ans.  Depuis le diagnostic de ses garçons à l’âge de 4 ans et 3 ans respectivement, M. Ouellet et son ex-conjointe ont dû se battre à de nombreuses reprises contre le système scolaire pour que leurs garçons aient le droit d’avoir une éducation condescende. Par exemple, son fils Danny, est atteint d’un niveau d’autisme sévère. Il n’est pas en mesure de parler ni de prendre soin de lui seul, en somme, il a besoin d’une assistance en permanence. Cependant il y a quelques années, lors de son entrée à l’école secondaire, Danny s’est vu refuser le droit d’avoir un(e) éducateur(ice) spécialisé(e) à lui seul, malgré les recommandations des spécialistes et les budgets alloués pour cela.

Danny avec son chien d’assistance de la fondation Mira. (crédit photo: Francis Ouellet) 

Francis Ouellet croit que le problème n’est pas nécessairement relié aux coupures budgétaires, tel que le veut  la croyance populaire, mais plutôt dans l’administration de l’argent reçu par les commissions scolaires et les écoles.

L’histoire de Charles-Antoine

Rosalie Faubert est la sœur ainée et proche aidante de Charles-Antoine, atteint de paralysie cérébrale et épilepsie sévère. La famille Faubert a subi les compressions budgétaires en ce qui a trait au service qui était offert pour son  cadet.

Cette bataille a également été très difficile dans le quotidien de la famille Faubert. Ils ont dû faire pression de différentes façons pour assurer une éducation raisonnable à Charles-Antoine :

« C’est sûr que ça été difficile, mon frère à manqué près de deux mois et demi, trois mois d’école il y a quelques année de cela. Refusant [ma famille et moi] de leur laisser le droit de changer mon frère de classe sans rien dire. Mais oui, ça été quand même dur pour la famille ».

Des écoles qui ne sont pas adaptées 

Dylan, le fils de Francis Ouellet, a vécu une situation similaire à Charles-Antoine. Il y a quelque année, Dylan atteint du syndrôme d’asperger, a demandé à ses parents de changer de classe. Pour cause : il se retrouvait dans une classe accueillant des gens atteint d’handicap plus sévère que le sien et il sentait qu’il ne pouvait pas se développer, s’épanouir et apprendre davantage. « Dylan se retrouvait dans une classe de polyhandicapés, avec des gens comme son frère Danny qui est plus jeune. Sur son estime personnel, il trouvait ça dure, parce qu’il ne se sentait pas comme eux, en plus ça nuisait à ses capacités d’appretissage».

À la suite de cette demande, Dylan a été transféré dans une classe avec des jeunes ayant des difficultés d’apprentissage. Ce fût un échec. Dylan a été victime d’intimidation et il a finalement été retiré de l’école pour cause psychologique. Depuis l’âge de 18 ans, le jeune garçon ne va plus à l’école. Aucune classe de la région n’est en mesure de l’accueillir et ses aptitudes scolaires ne sont pas assez avancés pour intégrer un centre d’éducation aux adultes. Rappelons que les personnes ayant un handicap peuvent fréquenter l’école jusqu’à l’âge de 21 ans.

Selon la Fondation d’aide aux handicapés du Québec, près de la moitié des adultes handicapés de la province n’ont pas de diplômes d’études secondaires. Plus de 56% d’entres-elles sont inactives  à l’âge adulte.

Le personnel de soutien à bout de souffle

Mélissa Joncas est bachelière en psychoéducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières et technicienne spécialisée dans une école primaire de Québec. Lors de son entrevue, elle mentionne les enjeux de sa profession et les difficultés qu’elle vit au quotidien dans son métier. Elle déplore que les mauvaises conditions de travail dans son milieu ont des impacts directement sur l’apprentissage des élèves: