La majorité des journalistes qui travaillent pour les magazines sont pigistes. Leurs salaires proviennent des articles qu’ils écrivent et qu’ils réussissent à vendre à la pièce la plupart du temps. Cette situation laisse plusieurs d’entre eux dans des situations souvent financièrement difficiles. Toutefois, ces journalistes ont des droits et souhaitent les faire respecter, ce qui représente un défi de plus en plus aigu auquel la FPJQ (Fédération professionnelle des journalistes du Québec) est confrontée.
«Le respect des droits d’auteur est certainement un enjeu majeur», affirme Josianne Haspeck, journaliste pigiste. Ces journalistes exercent une profession où ils sont appelés à travailler seuls et à gérer leurs choses en solitaires. Le droit d’auteur qui leur appartient est ce qui leur permet de pratiquer leur métier selon des normes satisfaisantes et de réussir à subvenir à leurs besoins.
Selon un sondage réalisé en août 2013, l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) a questionné 106 journalistes pigistes toujours en poste sur des aspects du métier. Selon cette recherche, ce qui explique la précarité des pigistes, c’est en grande partie l’obligation qui leur est faite par les employeurs de céder leurs droits d’auteurs et moraux, ce qui prive «les journalistes indépendants de revenus, mais aussi du droit de regard sur leurs œuvres, sur les modifications qui peuvent y être apportées et sur leur utilisation extérieure».
La journaliste Josianne Haspeck a dû, à un moment dans sa carrière, refuser de vendre ses droits d’auteurs. Elle a perdu un client afin de se faire respecter en tant que journaliste pigiste. «Depuis mes débuts, je collaborais à un groupe de presse régional indépendant, évoluant dans les hebdomadaires. Ayant signé un contrat avec Copibec pour la gestion exclusive de mes droits de reproduction papier, le groupe de presse n’a pas voulu continuer de faire affaire avec moi après huit ans de service, parce que je ne pouvais pas lui donner tous mes droits d’auteur comme il le demandait, ne voulant pas faire différent avec moi qu’avec les autres pigistes», a-t-elle expliqué.
Selon le même sondage exécuté par l’AJIQ en 2013, une solution semblait interpeler plusieurs journalistes pigistes concernant leurs droits en tant que travailleurs indépendants. Les résultats du sondage affirmaient que 74 % des répondants seraient en faveur d’une négociation collective en se basant, par exemple, sur le modèle de l’Union des artistes.
L’AJIQ est l’association qui soutient les journalistes pigistes. Ils peuvent se référer à cette organisation pour se sentir davantage soutenus. «On ne se rend pas nécessairement compte que la solidarité est possible avec les autres, donc par le biais d’une association comme l’AJIQ on peut se rendre compte qu’on est pas seul et qu’ils y en a d’autres qui pensent à des solutions», a expliqué Amélie Daoust-Boisvert, membre du conseil d’administration de l’AJIQ.
Article Les défis de la FPJQ : Le passage en ligne des magazines