QUÉBEC – Malgré les inégalités hommes-femmes* récemment soulevées dans le milieu musical, l’égalité des sexes est respectée selon les étudiants et la direction des écoles d’enseignement supérieur en musique de la région de Québec. Les gens fréquentant et dirigeant ces établissements ne perçoivent donc pas la nécessité de traiter ce sujet lors de la formation des musiciens.

Selon Sophie Vaillancourt et Véronique Noreau, étudiantes au Conservatoire de musique de Québec, il n’y a pas de différences de genre en musique classique. Les deux étudiantes n’ont d’ailleurs jamais été témoins de situation d’inégalités entre les garçons et les filles au cours de leur cheminement académique.

Plusieurs élèves s’entendent pour dire que la qualité de jeu constitue le critère le plus important lors de leur formation. À preuve, les auditions se déroulent majoritairement derrière un rideau afin de sélectionner les candidats uniquement sur la base de leur performance musicale.

Charlotte Paradis, étudiante au Conservatoire de musique de Québec depuis 2002, prétend que c’est le charisme de l’individu, plutôt que son sexe, qui est un facteur déterminant lorsque la prestation n’est pas à l’aveugle. Elle n’a d’ailleurs vécu aucune situation d’inégalité liée au sexe dans sa jeune carrière de musicienne.

La vision des directions d’établissement

Le directeur du Conservatoire de musique de Québec, Louis Dallaire abonde dans le même sens. Celui qui a longtemps travaillé au sein d’orchestres, ne croit pas qu’il existe d’inégalités de genre en musique classique. Il n’est donc pas nécessaire selon lui d’en traiter dans le cursus scolaire.

Même constat du côté de Richard Paré, professeur et directeur de programme du baccalauréat en musique à l’Université Laval, qui ne voit pas l’intérêt d’inclure ce propos à la formation universitaire en musique. «Le sujet n’est pas abordé ici à la Faculté de musique. Je ne vois pas l’opportunité de discuter de ce point dans un domaine où l’équilibre et l’équité me semblent bien respectés», soutient M. Paré.

Certaines différences peuvent toutefois exister entre les musiciens et les musiciennes, comme l’explique le responsable des études au Conservatoire de musique de Québec, Réal Toupin. Cependant, elles ne découlent pas du sexisme, mais bien de facteurs externes.

Les chiffres parlent

Richard Paré, également responsable des études à la Faculté de musique de l’Université Laval, précise qu’il y a 50% d’élèves de sexe féminin aux 2ième et 3ième cycles, alors que 48% des inscrits au 1er cycle sont des femmes. «Nous avons presqu’autant d’étudiantes que d’étudiants. Les hautes écoles d’enseignement de la musique, Universités et Conservatoires, ont formé beaucoup d’excellentes musiciennes qui ont leur place sur le marché du travail […]», affirme-t-il.

En ce qui a trait aux conditions salariales des enseignants et enseignantes en musique à l’Université Laval, M. Paré assure qu’elles sont les mêmes pour un homme que pour une femme.

 

* Les inégalités hommes-femmes soulevées dans les médias réfèrent notamment au sexisme, à la sous-représentation des femmes et aux écarts salariaux.