La rentrée a amené de nombreuses nouveautés, parmi celles-ci : la vente d’aliments en vrac. Cette initiative a été prise par plusieurs étudiants de l’université Laval qui se sont regroupés au sein de l’association Uni-vrac. Leur but est de rendre financièrement accessible le vrac à la communauté étudiante.

Dans la dynamique des solutions pour réduire son empreinte écologique, les moyens financiers peuvent entraver la quête du produit le moins polluant. Les étudiants québécois ont montré l’an passé leur intérêt grandissant pour la protection de la planète. La réduction du suremballage était jusqu’à maintenant un enjeu pouvant sembler inaccessible pour de nombreux étudiants à l’université Laval. Des alternatives aux épiceries  sont proposées, parmi celles-ci: la vente en vrac, mais à quel prix ?

La recette d’Uni-vrac tient dans leur organisation: des bénévoles servent les denrées, non transformées dans la quantité souhaitée par le client qui vient avec ses propres contenants. Les prix bas sont ainsi garantis. Le regroupement en organisation à but non lucratif (OBNL) permet dans leur cas d’être exonéré de taxes et les travailleurs en donnant leur temps bénévolement, n’ajoutent pas une ligne sur la facture.  En effet, une rémunération des bénévoles n’est pas une priorité selon Florence Martin « Avoir des salariés augmente considérablement nos dépenses, ce qui fait que pour le moment ce n’est pas prévu« .

Sept étudiants de l’université Laval siègent dans le conseil d’administration de l’association Uni-vrac. Avec eux treize bénévoles consacrent jusqu’à 4 heures de leur temps par semaine pour la vente. Ils ont été choisis durant le mois de juillet parmi soixante-et-onze candidats recrutés via la page Facebook de l’association. Quelques mois plus tôt l’association avait effectué un sondage pour connaître l’intérêt autour du vrac. Les 3000 répondants leur ont donné la force de lancer le projet, visiblement plébiscité par la communauté.

En effet, faute bien souvent de revenus, la population étudiante n’est pas celle qui a le plus de pouvoir d’achat. Malgré l’aide de la famille, les bourses d’étude et l’argent mis de côté, certains se retrouvent dans une situation précaires, les amenant à demander de l’aide auprès des banques alimentaires pour manger à leur faim. L’attrait d’Uni-Vrac se trouve dans la proximité avec le campus et attire aussi une population habituée à aller remplir ses contenants ailleurs faute de plus proche. C’était le cas de Nathalie, pour qui les enseignes en vrac du vieux Québec n’étaient pas inconnues. Tandis que Geneviève, une autre cliente, confie qu’après les cours il est pratique de faire ses courses tout en respectant les valeurs du zéro déchet qu’elle défend.

Une rentrée réussie

Le lundi 9 septembre 2019 c’est le grand jour, le vrac est arrivé sur le campus. Mais cette ouverture ne serait pas possible sans l’accord de l’université ou bien sans l’aide de certains partenaires, qui ont permis l’achat du matériel et des premiers stocks de produits alimentaires. La CADEUL a également contribué à la mise en place du projet en mettant à disposition deux soirs dans la semaine une partie du local « Chez Alphonse » pour héberger la vente du vrac.

La démarche est au départ écologique, mais devient ici économique. En effet, les nombreux produits alimentaires sont vendus aux prix les plus bas et sans taxes. D’après Florence Martin et Mallory Roy, membres du conseil d’administration de l’association, les premiers retours sont particulièrement positifs, en particulier à propos des prix bas. Et selon Florence Martin cela n’est pas près de changer  ”Notre objectif est de garder les prix vraiment bas et concurrentiels. Cela fait partie de notre mission de rendre le vrac accessible”. Geneviève, une étudiante a testé pour la première fois le vrac à l’université, elle se dit “très satisfaite” et pense revenir.

Parmi les autres suggestions, nombreux sont les clients qui réclament une plus longue durée d’ouverture dans la semaine. D’autres proposent également d’autres produits alimentaires qui pourraient être mis en vente. Pour Uni-Vrac, ces remarques sont les bienvenues ”C’est aussi notre objectif que les clients apportent leurs suggestions”. Une bonne rentrée donc pour le vrac sur le campus qui connaît un succès auprès des étudiants. Mais le local est également ouvert aux communautés non-étudiantes, autrement dit : « Tout le monde est le bienvenu ».