L’alimentation biologique gagne en popularité auprès des habitants de la Ville de Québec. Il y a sept ans, Accommodation Bio était l’un des premiers commerçants à se lancer dans la vente de produits naturels. Depuis, plusieurs petits magasins ont fait leur apparition, ce qui démontre l’engouement pour ce type de marché.

L’utilisation de fertilisants naturels, d’engrais naturels et de pratiques rigoureuses, et ce, dans le respect de l’environnement et des animaux, est l’essence même de la culture biologique.

Même s’il concède que ces petits magasins n’ont pas vraiment nui à son commerce, Naïm Savoie, le gérant d’Accommodation Bio voit l’arrivée de magasins biologiques à grande surface, comme Avril Supermarché Santé, d’un autre œil. « Ça a fait beaucoup mal aux petits magasins d’alimentation naturelle à Québec. Notre chiffre d’affaires a baissé d’environ 30 % », explique-t-il.

« Il est important de ne pas seulement vendre le produit, mais aussi le mode alimentaire qui vient avec », soutient Naïm Savoie. (Crédit photo : Anne-Sophie Maltais)

Le propriétaire croit tout de même qu’une concurrence plus féroce entre ces différents magasins spécialisés a un côté positif. « L’arrivée de ce type de magasin ne va pas uniquement cannibaliser les petits commerces d’alimentation naturelle, mais va élargir la base de la clientèle », conclue-t-il.

Un système de certification

De plus en plus d’entreprises agricoles effectuent les demandes nécessaires auprès des organismes certificateurs pour recevoir leurs certifications biologiques. La démarche s’étale sur une période de trois ans.

« Les demandes ont doublé ou triplé. Cet intérêt marqué provient notamment de la présence de nombreuses subventions de la part du gouvernement », précise Caroline Halde, professeure adjointe à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation à l’Université Laval.

L’évolution du biologique à travers le temps

L’appellation biologique a mis du temps à arriver au sein de la province de Québec. Dès l’arrivée de la première ferme certifiée biologique au sein de la province, les évolutions se sont enchaînées les unes après les autres. Ci-dessous, vous retrouverez un échantillon des évolutions des dernières années dans l’industrie du biologique.

L’environnement avant tout

Madame Halde reconnaît d’ailleurs que sa propre consommation d’aliments biologiques a davantage un lien avec sa conscience environnementale. Avant même de considérer la possible influence d’une alimentation biologique sur la santé d’une personne, dont la sienne, la professeure priorise le respect de l’environnement.

Les raisons environnementales sont au centre même de l’intérêt que portent les citoyens envers leur consommation de produits biologiques. Il en est de même pour les agriculteurs qui ont le souci d’offrir un produit de qualité à leur clientèle.

Chez Accommodation Bio, les consommateurs peuvent se procurer plus de 400 produits, été comme hiver. (Crédit photo : Anne-Sophie Maltais)

Les produits biologiques sont de plus en plus présents sur les étagères des épiceries, spécialisées dans l’alimentation naturelle ou non. Il est possible de les identifier par la présence d’une étiquette qui fait la mention que le produit est bel et bien biologique.

Les étiquettes sont facilement identifiables dans les commerces de produits biologiques. (Crédit photo : Anne-Sophie Maltais)

Quelques conseils

Hélène Baribeau, diététiste-nutritionniste d’expérience, invite cependant les consommateurs à rester vigilants lors de leurs achats.

  • Vérifier toutes les composantes des produits. « Parfois, le mot biologique peut être écrit sur l’étiquette, mais il peut y avoir un seul ingrédient qui l’est vraiment », dit-elle.
  • Les aliments étiquetés biologiques ne doivent pas être vus systématiquement comme des aliments santés. La nutritionniste ajoute qu’à ce jour, il n’existe pas d’études affirmant que manger biologique est mieux pour la santé. Ces habitudes alimentaires seraient toutefois meilleures pour l’environnement, en raison de l’utilisation d’engrais naturel et de l’absence de pesticides néfastes.