Pratique de plus en plus courante, la zoothérapie commence à être reconnue à travers les différentes institutions médicales au sein de la province de Québec. Les résidences privées et les CHSLD font appel à différents intervenants en zoothérapie afin de pouvoir contrer l’isolement de ces résidents.

Voici un aperçu de la zoothérapie au sein d’un CHSLD.

Crédit vidéo : Malika Schneider

Jean-Yves Périllous, intervenant en zoothérapie depuis quelques  années, se promène à travers différents Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) pour offrir des soins de zoothérapie aux personnes ciblées par le centre d’hébergement.

Les personnes qui peuvent avoir accès à ce type de soins sont déterminées par les travailleurs professionnels au sein des centres d’hébergement en question. « On obtient toujours des listes sur lesquelles sont inscrites les personnes qui ont tendance à rester en retrait. Grâce à l’animal, on tente de briser l’isolement de ces personnes-là », précise M. Périllous.

L’animal : un outil de travail

Un chien, un lapin, un cochon d’Inde, un oiseau ou encore un hérisson. Il s’agit des compagnons de travail de Jean-Yves Périllous, et ce, à la semaine.

Selon le zoothérapeute, l’animal est sans aucun doute un médium qui permet d‘entrer en contact facilement avec les aînés dans les CHSLD. Dès qu’il rentre dans l’environnement de ces personnes, accompagné de ces animaux, les réactions sont immédiates.

« Selon les individus, l’utilisation de l’animal varie. Le lapin est d’ailleurs l’un des meilleurs médiums pour moi afin de rejoindre efficacement mon patient. Mais, quelques fois, cela s’avère compliqué », explique M. Périllous . Les patients réagissent tous différemment selon l’animal qui leur est présenté. Cette diversité de réactions provient de l’expérience de vie de chaque individu et de la relation que ces personnes peuvent avoir avec les animaux.

Le zoothérapeute maintient que les « animaux doivent avoir des comportements qui répondent aux besoins de la séance avec le maître, mais également avec le patient. Il s’agit de tout un système d’éducation. » Tous les zoothérapeutes possèdent leurs propres animaux. Ces professionnels doivent notamment connaître le comportement de leur animal afin d’effectuer une intervention plus efficace.

« La pratique de la zoothérapie se fait dans l’environnement immédiat des usagers afin d’améliorer ou de maintenir leur potentiel », note Jean-Yves Périllous. (Crédit photo : Malika Schneider)

Des bienfaits observables

Le travail avec l’animal va au-delà même d’un résultat. En effet, les résultats ne sont pas quantitatifs, mais bel et bien visibles sur l’instant même.  Monsieur Périllous  insiste notamment sur la réussite de certains exercices, plus inusités les uns que les autres. Brosser le lapin dans le sens du poil, donner à manger aux animaux, etc. Le défi le plus important pour l’intervenant est de toujours ramener les personnes âgées au moment présent.

« Les effets positifs de la zoothérapie contribuent à briser l’isolement des aînés, à diminuer leur sentiment de solitude, à améliorer leur moral, et à leur donner une raison de poursuivre leurs activités quotidiennes », ajoute M. Périllous quant à la résultante de la zoothérapie auprès des aînés.

Selon l’intervenant en zoothérapie, les bienfaits peuvent s’identifier selon trois catégories :

  • Sur le plan physique, la zoothérapie peut permettre aux aînés d’augmenter la flexibilité de certains de leurs membres, de les faire sourire ou rire et d’ augmenter la consommation d’aliments et de repas de certains patients.
  • Sur le plan psychologique, ce type de pratique permet aux patients d’avoir accès à un réconfort physique, d’augmenter leur concentration, de pratiquer leur mémoire, de diminuer le sentiment de solitude et également d’augmenter l’estime de soi et la confiance en soi.
  • Quant au plan relationnel, l’intervention en zoothérapie permet aux patients de créer un lien de confiance et d’attachement, non seulement avec l’animal, mais également avec l’intervenant. Cela amène également de nombreux aînés à reprendre contact avec leur environnement et à être plus ouvert aux autres résidents du CHSLD.

À chaque intervenant, sa méthode

Selon le Conseil consultatif interdisciplinaire sur l’exercice de la psychothérapie, au sein de l’Ordre des psychologues du Québec, « la zoothérapie ne constitue pas en elle-même une forme de psychothérapie. »

Toutefois, la zoothérapie peut être utilisée sous « forme autonome ». Cela signifie que les zoothérapeutes interviennent auprès des patients selon leurs propres codes, références et méthodes.

La particularité de cette forme de thérapie réside donc dans la méthode unique de chaque professionnel de la zoothérapie. Il ne s’agit pas d’un traitement mais bel et bien d’un accompagnement vers un mieux-être pour les personnes ayant accès à ce type de thérapie. « Elle est complémentaire et s’intègre facilement à un suivi multidisciplinaire », explique la Corporation des zoothérapeutes du Québec.

Des clientèles différentes

Au sein même d’un Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), la clientèle peut s’avérer variée. Effectivement, M. Périllous travaille notamment avec des adultes en perte d’autonomie.

Voici donc un aperçu de la zoothérapie avec une clientèle différente au sein d’un CHSLD.


Crédit vidéo : Malika Schneider

La zoothérapie est une pratique qui s’adresse à un éventail de patients. En passant par des patients de la petite enfance, des adolescents aux Centres de jeunesse, des adultes en situation post-traumatique, des adultes en perte d’autonomie, des adultes atteints de certaines dépendances particulières dans des instituts jusqu’aux aînés. En considérant cette multitude de possibilités, cette pratique peut aussi s’exercer dans différents milieux.

Différents milieux d’intervention

  • En bureau privé
  • En milieu carcéral
  • À domicile
  • À l’hôpital
  • En CHSLD
  • En centre de jour
  • En maison de retraite
  • À l’école