Connu et cultivé depuis l’Antiquité, le thé a longtemps été considéré comme « quétaine » et s’ancrait plus facilement dans les habitudes des générations passées. Depuis ces dernières années, le thé est un marché en pleine expansion dans la ville de Québec : de plus en plus de salons de thé sont ouverts et on y trouve de plus en plus de déviantes : gâteaux, bubble tea, mignardises, etc. Panorama sur un produit qui recommence à séduire.

C’est dans le cadr d’un nouvel effet de mode sur le thé, que Sebz, salon de thé situé sur le boulevard René -Lévesque, organise depuis trois ans un festival du thé pendant lequel une trentaine d’exposants présentent leurs produits et leurs nouveautés.

 

«Chaque personne peut trouver un thé qui lui plait et qu’il apprécie», explique Sandra Corcorran, représentante de Sebz lors du festival du thé. (Crédit Photo: Caroline Devillers)

 

Sandra Corcorran s’y trouvait. Ex-employée de Sebz et représentante de la marque lors du festival de thé, elle parle de l’évolution de la clientèle mais aussi des raisons pour lesquelles le thé est indémodable et attire toujours.

 

 

Delphine Gringas est assistante-gérante de Camellia Sinensis, une franchise de salons de thé localisée sur la rue Saint-Joseph Est à Québec. Elle explique les raisons pour lesquelles le thé était moins populaire au Québec il y a encore quelques années : « Les Québécois sont plus dans une culture de café mais les gens commencent à voir que c’est un produit qui est valable en soit, ce n’est pas juste le produit fait par la grand-mère, on a une augmentation de la qualité. Il y a beaucoup de Québécois qui ont été traumatisés par les thé de mauvaise qualité et qui se rendent compte que finalement le thé peut être un produit hyper fin.»

 

« La clientèle est vraiment diversifiée dans le monde du thé. On a été vraiment étonné, la dernière fois qu’on a sondé notre clientèle, on s’est rendu compte que la majorité de notre clientèle c’étaient des jeunes femmes », explique Delphine Gringas, assistante-gérante pour la maison de thé Camellia Sinensis. (Crédit Photo: Caroline Devillers)

 

Delphine Gringas confirme la montée du thé dans les habitudes Québécoises: « Le Canada c’est vraiment pas un pays qui est un grand consommateur de thé mondialement. On est à moins d’1/2 kilo en trois ans par habitant c’est la moyenne nationale mais c’est de plus en plus dans l’intérêt de tout le monde. Il y a vraiment de tous les types de gens qui en boivent.»

Travaillant depuis cinq ans dans sa maison de thé, la jeune femme est surprise de la jeunesse de sa clientèle : « Dans le monde du thé, c’est sûr qu’il y a de tous les âges mais les jeunes s’intéressent de plus en plus au thé, on va même créer du thé pour ceux qui veulent l’amener à l’université parce que le thé, c’est très bon pour la concentration, fait que c’est quand même mieux que le café. Je pense que les gens ont un intérêt grandissant pour cet effet-là du thé, dans les études c’est vraiment très pratique ! On a même des jeunes de plus en plus jeunes, il y a déjà [des élèves] du secondaire qui boivent du thé depuis qu’ils sont jeunes avec leurs parents et c’est maintenant rendu à leur tour de faire leur choix. »

 

L’avis du consommateur

 

Victor Auger, architecte et amateur de thé parle des raisons pour lesquelles il priorise  le thé dans son quotidien : « Il y a le côté « pratique » du thé qui a joué dans ma décision de ne boire quasi-exclusivement que ça aujourd’hui, et c’est tout simplement le fait que pour boire du thé, il suffit d’un micro-onde ou d’une bouilloire. Quand ma cafetière a brisé, je ne l’ai pas remplacée tout de suite, et le thé a pris le dessus ! »

 

« Je commence maintenant ma journée de travail par un thé noir qui contient de la caféine, puis différents types de thé le reste de la journée, autant des thés blancs, rouges que verts » explique Victor Auger, consommateur régulier de thé. (Crédit Photo: Caroline Devillers)

 

Malgré l’explosion de la variété de marques, de salons de thé et de produits en général, Victor Auger n’a pas l’impression que cela ait vraiment changé son attraction pour la plante : « J’ai l’impression qu’aujourd’hui l’offre de thé est plus grande qu’il y a quelques années, mais je ne pourrai pas l’affirmer car je serai bien incapable de dire si j’en consomme plus parce que l’offre est plus grande, ou si c’est tout simplement parce que je cherche plus à découvrir de nouvelles saveurs qu’il y a quelques années, et donc que je découvre des salons et magasins à côté desquels je passais avant. »

Le consommateur admet que l’attractivité repose aussi sur son changement selon les saisons : « Les magasins de thé, je pense particulièrement à David’s Tea, s’adaptent aux saisons, dans le sens où l’été ils vont proposer tous types de thés glacés tandis qu’en hiver ils auront une grande gamme de tisanes et thés « réconfortants ». J’imagine que répondre constamment à la demande, ou la créer, contribue fortement à leur essor de ces dernières années. »

 

La légende de l’origine du thé

 

  Le thé serait apparu en Chine il y a environ 5 000 ans en Chine. Selon la légende,  ce serait l’Empereur Shen Non qui aurait découvert cette boisson. En effet, il  avait pour habitude de faire bouillir son eau pour la purifier. Un jour, la laissant  chauffer sous un arbuste, il s’endort et quelques feuilles de la plante se placent  dans l’eau bouillante. À son réveil, l’empereur goutte le breuvage et le trouve  délicieux. Il décide alors de développer des jardins entiers dédiés à l’arbuste : le  théier. Il incita alors ses sujets à faire du thé leur boisson favorite et ce fut un  succès ! 

Source: vert-tiges.com