Jeter ses restes de tables et ses légumes oubliés, une réalité fâcheuse et désagréable, mais qui est toujours bien présente. Selon Statistiques Canada, chaque Canadien gaspille en moyenne 183 kg de nourriture par année. L’Exemplaire est allé à la rencontre de personnes ressources afin de savoir comment mieux outiller les consommateurs dans la gestion de leurs déchets alimentaires.

À Québec, le comité Sauve ta bouffe des Amis de la Terre de Québec , agit comme un des piliers contre le gaspillage alimentaire. Présent dans plusieurs événements à caractère environnemental tel que l’Expo manger santé et vivre vert ou encore le Festival zéro déchet de Montréal, l’organisme tient aussi des conférences afin de rendre la sensibilisation plus accessible à la population.

« La plupart du temps, on part de rien parce que la personne ne connaît rien du tout. C’est l’ABC du gaspillage alimentaire.» Marianne Garnier, chargée de projet chez Sauve ta bouffe.

Sensibiliser selon les besoins alimentaires

Des ateliers vide-frigo en passant par les conférences pour mieux s’outiller et moins gaspiller, la sensibilisation se fait avant tout selon les besoins alimentaires du consommateur. « On essaie de s’adapter au vécu de la personne pour la toucher plus facilement dans son quotidien », explique Mme Garnier.

Connaître davantage la conservation des aliments, mieux prévoir ses achats alimentaires ou comment substituer certains aliments font partie des trucs et conseils mis en valeur lors des conférences de Sauve ta bouffe. Crédit : Sarah Lachance

Elle affirme que le principal faux pas en termes de gaspillage alimentaire est le manque d’organisation. Le surplus de nourriture cuisinée, les fruits et légumes flétris et le goût de la variété sont tous des causes du gaspillage alimentaire. « Il faut absolument que tu puisses aller récupérer les aliments que tu as achetés parce que la nourriture a été cultivée pour être consommée », soutient la chargée de projet.

Marianne Garnier travaille avec une vingtaine de bénévoles à sensibiliser les gens à moins gaspiller. Crédit : Sarah Lachance

Innover pour mieux conscientiser

Chez l’entreprise Tero, Élisabeth Coulombe et Valérie Laliberté ont voulu créer un produit destiné à faire prendre conscience aux consommateurs de l’ampleur de ce qui est consommé et souvent jeté. « Tous les restants de table, il a des gens qui en ont tellement », rapporte Valérie Laliberté, chef de production et cofondatrice de l’entreprise Tero.

Les deux jeunes femmes travaillent à l’élaboration d’un recycleur de déchets alimentaires. Avec un processus qui mélange déshydratation et broyage, Tero réduit les aliments en une fine poudre qui pourra être utilisée comme fertilisant pour plante.

« C’est dans la mission de notre entreprise de sensibiliser les gens à prendre conscience de leur consommation », mentionne Élisabeth Coulombe présidente et cofondatrice de l’entreprise Tero.

Tero est un petit appareil électroménager, qui permet de réduire en poudre les déchets alimentaires en trois heures. Crédit : Tero

 

Valérie Laliberté et Élisabeth Coulombe souhaitent que leur produit influence la réduction des déchets alimentaires. Crédit : Sarah Lachance

Partager et redonner à la communauté

Pour éviter de gaspiller, il faut être créatif, mais il faut surtout savoir cuisiner. Les cuisines collectives représentent une bonne solution pour découvrir ou peaufiner ses talents culinaires et ainsi limiter le gaspillage.

Crédit : Sarah Lachance

La conscientisation au gaspillage alimentaire vient toucher la question de l’insécurité alimentaire. À Québec, le concept des frigos partage a débuté en 2013 avec l’organisation Libérez la bouffe. Maintenant dirigé par la Table de quartier EngrEnAgE de Saint-Roch, le frigo partage du Parvis accueille les restants de table des uns pour le bonheur des autres.

Le reportage vidéo ci-dessous présente le Super frigo du Parvis dans le quartier St-Roch de la ville de Québec.

Crédit : Sarah Lachance