Le gouvernement Legault  a annoncé le 7 novembre 2019 l’abolition de la contribution additionnelle  pour les parents dont les enfants fréquentent un milieu de garde subventionné, une situation applaudie par l’Association des garderies privées du Québec (AGPQ) mais qui ne reflète pas la réalité des parents dont les enfants ne fréquentent pas un milieu subventionné faute de place disponible.

Madame Mona-Lisa Borrega, vice-présidente de l’Association des garderies privées salue cette nouvelle.

En effet, selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec réalisée en 2009 ,  environ 93.1% des parents des enfants gardés dans un milieu familial non-subventionné et 93.6% des parents d’enfants qui fréquentent une garderie non-subventionnée préfèreraient que leur enfait ait une place dans un milieu familial, une garderie en installation ou dans un Centre de la Petite Enfance (CPE) subventionnés.

« L’immense majorité des parents dont les enfants fréquentaient des milieux non subventionnés en 2009 préféreraient avoir eu une place dans un milieu subventionné »Institut de la statistique du Québec, 2009

Linda Rouillard, maman étudiante de deux garçons qui fréquentent deux garderies différentes non-subventionnée est sur les listes d’attente des deux CPE de l’Université Laval. En attendant, elle déplore le manque d’aide du gouvernement pour soutenir les familles comme elles :

Elle débourse en moyenne 1100$  par mois pour faire garder ses deux garçons lorsqu’elle est en cours ou lorsqu’elle travaille. Selon Raymond Chabot Grant Thorton, le Crédit d’impôt remboursable pour frais de garde varie entre 26% et 75% selon le revenu familial net. Dans le cas de Linda, la garderie lui coûte 520$ par mois après le remboursement anticipé, ce qui représente davantage que le montant de ses prêts et bourses.

En 2018, le gouvernement a augmenté légèrement le tarif maximum journalier couvert par le crédit d’impôt pour le placer à 36.50$ par jour et par enfant au lieu de 35$. Donc, c’est aux parents de payer le surplus.

Si Madame Rouillard réussi à avoir une place en CPE avant la fin de l’année, elle paierait 330$ par mois selon le calculateur proposé par le ministère des Finances, soit 120$ de moins que ce qu’elle paie chaque mois en milieu non subventionné.

Selon d’autres scénarios calculés en fonction du revenu, il est possible de remarquer que l’écart se creuse davantage lorsque les parents ont un plus grand revenu.

L’Association des garderies privées admet que l’annonce du gouvernement Legault causera un problème pour les familles moins nanties qui n’ont pas accès à une place en garderie non subventionnée.

Le manque de places

Mona-Lisa Borrega, vice-présidente de l’Association des garderies privées dit qu’il y a un manque de places et qu’il faudrait en créer de nouvelles pour suppléer au manque et éviter les longs mois, parfois même les années, d’attente .

Selon la carte  proposée par le Ministère de la famille pour la ville de Québec,, on constate que l’équilibre de l’offre et de la demande a été atteint pour les secteurs de l’arrondissement des Rivières et ceux de la Cité-Limoilou, de Sillery-Sainte-Foy (excluant les secteur de Chauveau, Champigny et Les Sources) et l’ancien arrondissement Laurentien secteur sud. Ces arrondissements ont été identifiés en jaune.

Taux de couverture de la demande de places en services de garde éducatifs à l’enfance régis, 2019
03B Capitale-Nationale– Ville-de-Québec

Cependant, l’équilibre entre l’offre et la demande est estimé entre 95% et 105% : cela signifie qu’il est possible que certaines places ne soient pas toutes comblées comme le vit présentement madame Linda avec ses deux garçons.

Dans d’autres secteurs en rose et en rouge, il y a un plus grand déficit à combler. Cependant, dans les prédictions pour 2022 du Ministère de la famille, les secteurs de l’arrondissement de Charlesbourg et l’arrondissement de Beauport voient leurs déficits comblés.