Du 4 au 10 février 2018 se déroulait la 28e édition de la semaine de la prévention du suicide dans la province de Québec. L’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) a pris des mesures concrètes afin d’aider les citoyens ayant des idées suicidaires, tel que la création d’un nouveau site Web. Il y a quelques années, Maxime (nom fictif) a été pris en charge à temps afin d’éviter le pire il y a quelques années. Il raconte son histoire et il donne son point de vue sur les ressources disponibles pour les personnes ayant des idées suicidaires.

Tout a basculé le 31 décembre 2014 pour Maxime. Âgé de seulement 18 ans, le jeune homme est entré à l’hôpital, car sa vie en dépendait : les pensées suicidaires qui le tourmentaient déjà depuis plusieurs mois étaient devenues ingérables. Avec l’aide de plusieurs spécialistes, Maxime a réussi à faire le point sur sa situation. Aujourd’hui, Maxime dit être mieux dans sa peau. Même s’il vit parfois des moments plus difficiles, sa vie n’est plus en danger.

Être bien entouré : un élément clé

Selon Maxime, ce qui est le plus important pour un individu souffrant de pensées suicidaires est de bien s’entourer. Il mentionne d’ailleurs que c’est grâce à son entourage s’il est toujours en vie aujourd’hui.

Par contre, l’entourage des personnes souffrant de pensées suicidaires n’est pas toujours outillé pour aider leur proche en détresse psychologique. C’est d’ailleurs le cas de Simon (nom fictif), le meilleur ami de Maxime qui a démontré un support inébranlable pendant toutes les années où Maxime avait des idées noires. Simon a toutefois admis qu’il n’avait perçu aucun signe que son meilleur ami pensait à s’enlever la vie avant que Maxime lui en parle directement. En effet, Simon avoue avoir été surpris quand Maxime lui a fait part de ses états d’âme : « Ça m’a étonné parce que c’est un gars qui est vraiment enjoué avec son entourage. Je crois qu’il ne voulait pas que les autres s’en fassent trop pour lui », dit-il. Simon a fortement encouragé Maxime à prendre rendez-vous avec son médecin de famille : « C’est un spécialiste qui est outillé pour ça, alors que moi je ne pouvais rien faire de plus que l’écouter et le supporter », témoigne-t-il.

C’est d’ailleurs pour cela que L’Association québécoise de la prévention du suicide a élaboré son nouveau site web : pour aider les citoyens à percevoir les signes d’idées suicidaires dans leur entourage et les outiller pour mieux gérer la situation. Maxime souhaite que cette initiative fasse une différence dans la communauté. Selon lui, la mise en ligne de ce site web représente « un pas dans la bonne direction ».

Solution envisageable

Selon Maxime, un des points à améliorer dans le système de santé et de service social au Québec serait de réduire les délais. En effet, il déplore le fait qu’il y a souvent des mois d’attente afin de rencontrer un spécialiste. Selon lui, le fait de rencontrer un spécialiste plus rapidement pourrait permettre de sauver des vies.

Mois de février difficile

Ce n’est pas un hasard si le mois de février a été choisi pour faire la prévention du suicide. Cindy Stewart, technicienne en travail social, explique pourquoi le mois de février peut s’avérer plus difficile pour ceux qui ont des pensées suicidaires. Elle explique également les signes à surveiller dans notre entourage afin de déceler ceux qui ont des idées noires et le processus psychologique qui mène au suicide.

Maxime admet qu’il s’agit d’une période à risque : « Les journées plus courtes et peu ensoleillées sont difficiles à gérer lorsqu’on a des tendances dépressives », dit-il.

Rétablissement ardu

Maxime admet que le retour à sa vie « normale » a été un choc. Un peu plus de trois ans après l’événement tragique, il est toujours suivi par des spécialistes. Il craint que son passé affecte son futur.

Un bilan positif

Suite à la semaine de la prévention du suicide, l’AQPS a publié un bilan. L’association se dit satisfaite des résultats. En effet, elle souligne «un formidable accueil, tant du côté des citoyens que des organisations partenaires et médias.» Le slogan choisi est «parler du suicide sauve des vies.» De plus, l’association attribue le succès de la semaine a une forte activité sur les médias sociaux (augmentation notée d’abonnés Facebook, nombre de visites sur les sites augmentées et le partage de ressources numériques) et l’implication soutenue des partenaires de la cause.

Espoir et recommandations 

Selon madame Stewart, technicienne en travail social, il faut comprendre que le suicide apparaît comme la seule option envisageable pour la personne qui souffre. Par contre, la technicienne en travail social insiste pour que les gens comprennent que ce n’est pas la seule solution. En fait, c’est un état de souffrance psychologique qui nécessite le soutien de l’entourage et des personnes qualifiées. Maxime peut en témoigner avec son expérience.

Si vous vous inquiétez pour un de vos proches, consultez les sites de prévention du suicide ou contactez un centre de santé et services sociaux.