Même si Québec fait piètre figure dans le palmarès des villes qui offrent les meilleures conditions pour démarrer une entreprise, Yves Plourde, président-directeur général d’Entrepreneuriat Laval, ne croit pas qu’il est plus difficile de se lancer en affaires à Québec qu’ailleurs en province. Il ne craint pas que ce constat décourage les entrepreneurs étudiants de l’Université Laval.

L’étude la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) classe Québec à la 114e position sur 121 des villes qui offrent les meilleures conditions pour le démarrage de PME. Une partie des données compilées dans ce classement provient d’un sondage réalisé auprès des propriétaires d’entreprises. Yves Plourde nuance les résultats de l’enquête de la FCEI. Selon lui, il peut être plus difficile de se lancer en affaires à Québec lorsqu’un permis municipal est nécessaire.

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La Jeune chambre de commerce de Québec (JCCQ) ne craint pas non plus que les conditions mentionnées dans l’étude découragent les jeunes adultes ayant un projet d’entreprise. «Si l’on se fie à la statistique elle-même, c’est sûr qu’elle peut décourager. Le message que l’on veut envoyer, à la Jeune chambre de commerce, c’est que l’entrepreneuriat c’est positif, malgré les défis à relever», estime son président Steve Ross.

Les commentaires recueillis dans l’étude de la FCEI font ressortir les problèmes de circulation, la difficulté d’obtention de permis et la forte taxation municipale comme étant des embûches à l’entrepreneuriat à Québec. Pour Rina Marchand, directrice principale des contenus et de l’innovation à la Fondation de l’entrepreneurship, les véritables considérations des jeunes entrepreneurs en devenir sont tout autres.

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Fréquence de démarche

Les statistiques compilées dans le rapport Entreprendre : partout pareil au Québec? réalisé par la Fondation de l’entrepreneurship révèlent que le taux de démarches pour créer une entreprise oscille entre 6% et 8% dans la région de Québec. «Les démarches se traduisent, entre autres, par l’accumulation de capital, la rédaction d’un plan d’affaires, la recherche de partenaires d’affaires, et elles constituent le deuxième indicateur permettant de jeter un regard sur l’avenir de la création d’entreprises au Québec», peut-on lire dans ce document.

Démarches
Fréquences régionales des démarches en vue de se lancer en affaires au Québec. Crédit: La Fondation de l’entrepreneurship

Rina Marchand concède que la ville de Québec « se situe en deçà du niveau provincial en ce qui concerne la fréquence des démarches». Elle souligne toutefois qu’elle «a fait des bonds importants dans les dernières années».

Au Québec, les jeunes adultes ont des intentions entrepreneuriales nettement plus marquées que les gens de 35 ans et plus. Mme Marchand soutient d’ailleurs que «les 18-34 ans ont trois fois plus d’intentions de démarrer une entreprise qu’il y a quelques années».

Perspective d’une jeune entrepreneure

La mauvaise performance de Québec dans le palmarès des villes qui offrent les meilleures conditions pour démarrer une entreprise inquiète Emilie Lévesque. La jeune femme est finissante au baccalauréat en traduction avec profil entrepreneurial. Elle compte lancer sa propre entreprise de traduction dès l’an prochain.

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Soutien aux jeunes entrepreneurs

Sur le campus, 1500 étudiants sont inscrits au service de soutien d’Entrepreneuriat Laval. À la fin de l’année scolaire, une soixantaine d’entreprises devraient naître grâce à ce service d’accompagnement destiné aux entrepreneurs étudiants.

« On vient d’être reconnu comme le premier accélérateur universitaire d’entreprises en Amérique du Nord, parmi 300 centres incubateurs. » – Yves Plourde, président-directeur général d’Entrepreneuriat Laval

M. Plourde ajoute que le service doit être connu pour être efficace. «Il faut que les étudiants sachent qu’Entrepreneuriat Laval existe. On fait des activités de sensibilisation pour se faire connaître», précise-t-il.

Yves Plourde reconnaît qu’il y a des lacunes dans la région de Québec en ce qui a trait aux mesures de soutien à l’entrepreneuriat, notamment en raison de l’abolition du Centre local de développement (CLD). Une opinion partagée par Steve Ross. «Sur le coup, l’annonce a été une onde de choc au niveau de la communauté d’affaires à savoir où vont être nos ressources, avec qui on va pouvoir discuter et avoir du support», relate-t-il.

La Jeune chambre de commerce de Québec a créé de nombreuses alliances avec ses partenaires pour maintenir des services de soutien aux entrepreneurs, ce qui était autrefois l’affaire du CLD. «L’objectif est de créer un endroit commun pour les jeunes entrepreneurs pour avoir du support, du service», précise M. Ross. Un service de mentorat avec des gens d’affaires d’expérience a même été instauré.