De la conférence de Stockholm en 1972 au sommet de New York en 2014, force est de constater que la communauté internationale a progressé dans sa prise en compte des enjeux climatiques. Mais si la crise environnementale est inscrite à l’agenda onusien, une mutation profonde des comportements industriels nationaux reste néanmoins un défi difficile au vu des disparités politiques et économiques entre les différents acteurs.

Depuis 1972 et la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), l’organisation de sommets internationaux a donné lieu à des progrès réguliers quoique inégaux en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Parmi les avancées emblématiques, on compte notamment l’interdiction de certaines substances polluantes nocives pour la couche d’ozone à Montréal en 1987, la mise en place de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Rio en 1992, et la signature du Protocole de Kyoto en 1997.

Ce dernier visait à réduire, entre 2008 et 2012, les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 5,2 % par rapport à leur niveau de 1990. Certains pays ont accepté de réduire leurs émissions, comme l’Union européenne (8 %), mais d’autres ont entravé les objectifs ambitieux du Protocole. Les États-Unis, n’ayant pas ratifié l’accord, sont notamment montrés du doigt. Le retrait annoncé du Canada en 2012 et le refus de la Russie et du Japon d’adopter des engagements contraignants pour la seconde phase de l’accord (2013-2017) en font également de mauvais élèves.

Cela explique en partie que les émissions de GES continuent à croître dans les pays de l’OCDE aujourd’hui. Fait alarmant, elles s’accroissent encore plus vite dans les pays émergents du fait de leur développement rapide.

On touche dès lors aux limites des décisions prises lors des sommets environnementaux. Les intérêts nationaux divergent et rendent ardue la prise de décisions environnementales juridiquement contraignantes. Les rapports de forces diplomatiques sont notamment à l’origine de l’échec du sommet de Copenhague en 2009. D’une part, le couple formé pour l’occasion par la Chine et les États-Unis, les deux premiers pollueurs mondiaux, a œuvré pour la mise en place d’un accord a minima non contraignant.

D’autre part, le sommet a été, comme les précédents, marqué par un clivage entre pays du Nord et du Sud. Les premiers étaient jugés historiquement responsables du réchauffement climatique par les seconds, qui requièrent par conséquent un « droit à polluer » pour rattraper leur retard économique.

Par ailleurs, bien que la Chine, l’Inde et la Corée du Sud fassent aujourd’hui partie des 10 pays émettant le plus de GES, leur émission par tête par habitant est encore très inférieure aux chiffres des pays occidentaux. Les États-Unis, avec 4 % de la population, émettent ainsi 25 % des émissions totales de GES.

A New York, les discussions entre dirigeants ont porté sur la rédaction d’un rapport visant à limiter à 2 degré Celsius le réchauffement d’ici à 2050. Mais le sommet, accompagné de marches pour le climat dans les plus grandes villes du monde, servait surtout de catalyseur en vue du sommet de Paris de 2015. Le succès de ce dernier, censé décider du futur du Protocole de Kyoto, dépend non seulement de la mobilisation des États dans la recherche d’un consensus, mais également dans la création d’une coalition d’acteurs « non gouvernementaux » (ONG, villes, entreprises, etc.) pour enfin lier le global au local.

Consulter le Diaporama des grandes dates du sommet climatique :

Liens annexes :

Éditorial : 2015 : nouveau départ pour le climat ?

Ils ont choisi de sauver leur planète

Programme de 2e cycle en changements climatiques

Thierry Giasson sur les changements climatiques

Qui sont les « réfugiés climatiques » ?

Changement climatique ?deux gestes citoyens pour se protéger

Neuf mots-clés sur le climat

Lien WP du groupe « actualité internationale