Depuis le 24 janvier et jusqu’au 7 mars prochain, plus de 50 équipes compétitionnent sur un terrain atypique et unique au Québec, le fleuve St-Laurent. L’exercice de la course en canot à glace demande un entraînement très spécifique, tant du point de vue physique que technique.

Autrefois, le canot à glace était l’équivalent d’un transport ferroviaire pour les gens de Québec et Lévis. Aujourd’hui, il fait vivre aux amateurs des sensations hors du commun dans des conditions climatiques glaciales. Pour être à la hauteur de dame nature, ces fervents de l’hiver s’entraînent beaucoup et très pointilleusement afin de préparer le corps à cette compétition.

Sara Doyon, membre de l’équipe Groupe voyage Québec – Air Transat, a elle-même élaboré le plan d’entraînement de l’équipe, basé sur le livre de Guy Thibault : Entraînement cardio : sports d’endurance et performance. Le premier objectif de cet entrainement vise la course du Carnaval de Québec, le 7 mars prochain. Sara Doyon et ses coéquipières ont donc commencé leur entraînement sur l’eau dès septembre.

D’autres canotiers tels Jacques Anderson de l’équipe Chez Victor et Anne-Sophie Corriveau de l’équipe Bota Bota – La Relève précisent également que l’entraînement de leur équipe débute à la fin de l’été. Ces deux équipes confirment qu’il faut être en forme à la base et avoir une bonne endurance dans les jambes, d’où l’importance de rester actif toute au long de l’année.

C’est au point de vue technique que les particularités s’imposent. « Nous apprenons et montons nos entrainements par nous-mêmes. Pour la technique de rame, par contre, on est allé chercher de l’aide auprès d’une connaisseuse. Presque à chaque semaine, on va à Rame-Québec », a raconté Anne-Sophie Corriveau.

En effet, Catherine Paquin, propriétaire de Rame-Québec , explique la nécessité d’une bonne technique, d’une bonne posture et de la coordination dans les mouvements pour réussir à gagner en puissance et en performance.

Bien connaître les vents, les marées et le relief des glaces

Les conditions climatiques sont aussi un facteur déterminant pour l’entraînement de la course en canot à glace. Le terrain n’est jamais le même, selon l’endroit du fleuve St-Laurent au Québec et également de la température qui varie beaucoup, explique Mme Doyon. L’équipe Groupe Voyage Québec – Air Transat. Celle-ci s’entraine à l’extérieur quatre fois par semaine pour habituer les bronches au grand froid : «Les premiers entrainements à l’air froid sont très difficiles. On dirait que tout d’un coup on a plus de souffle», affirme-t-elle.

Les canotiers doivent également apprendre à jongler avec le climat hivernal, comme le vent, les marées et le relief des glaces et bien le connaitre puisqu’à chaque sortie en canot les conditions varient.

http://michelemond.com/ sur le Facebook du Circuit Québécois de Canot à GlacePuisque l’entrainement des athlètes débute en septembre, ils commencent à ce moment à ramer en équipe sur les lacs. Par contre, la course en canot à glace n’inclut pas seulement la technique de rame, mais également celle de la trotte (courir sur la glace à côté du canot). Puisque la glace arrive sur les lacs en novembre, soit plus tôt que sur le fleuve où elle  arrive à la fin de décembre, les lacs deviennent la solution parfaite pour travailler la trotte, explique Sara Doyon.

La pratique de ce sport exige donc beaucoup d’efforts et de temps. Les canotiers et canotières sont des athlètes complets et passionnés d’hiver et d’entrainement. Même si la saison est très courte, soit huit courses en moins de trois mois, la préparation à un tel effort physique s’étend sur toute l’année.