Cet hiver, des célibataires actifs de tous âges n’ont pas seulement partagé un sentier de raquette, un chocolat chaud et un petit goûter lors d’une sortie hivernale offerte par l’organisme Cours après moi. Si pour certains, le but était d’y faire une rencontre amoureuse, d’autres sont repartis satisfaits de leur journée en plein air remplie de jasettes amicales. Les participants de l’activité « raquette-rencontre » ont pris d’assaut les sentiers du parc de la Rivière-Etchemin à Lévis.       

Cours après moi est une entreprise sportive visant au premier plan les rencontres amoureuses. Elle crée des opportunités pour quiconque cherchant un ou une partenaire de vie. Son concept propose une alternative aux sites de rencontres virtuels, car il est basé sur de réelles rencontres et sur les intérêts communs de ses participants.

Bouger en groupe

Pour plusieurs participants, autant la curiosité que l’intérêt pour le sport les ont poussés à tenter leur chance. « Je viens pour profiter du soleil, mais aussi par curiosité, voir comment ça se passe alors que les gens ne se connaissent pas », dit Isabelle Caron, qui en est à sa première expérience avec Cours après moi. Selon elle, certains habitués se connaissent et reviennent. « Moi, je recherche surtout le côté social, car je suis portée à être beaucoup en solo lorsque je fais de la raquette », renchérit-elle.

Pour Janick Tremblay, professeure d’anglais au Cégep de Sainte-Foy, le désir de briser sa routine l’a menée à enfiler ses raquettes. « Je voyais ça passer sur Facebook, mais je n’avais pas encore eu la chance ou le courage de m’inscrire. Je suis active plus que sportive et je fais plutôt des sports en solitaire. Ici c’est bien, parce que tu fais ton sport seul, mais avec du monde », raconte-t-elle avec enthousiasme.

Chacun attache ses raquettes, prêt à partir en randonnée dans les sentiers du parc tout près de l’Abbaye cistercienne de Lévis. (Crédit photo : Marie Boulet-Côté)

La clé du succès pour passer un bon moment semble être le fait de ne pas avoir d’attentes. En effet, pour Patrick Verret, un participant, l’objectif était clair : « Mis à part passer une belle journée, non, je n’avais pas d’attentes. C’est ce qui a fait que j’ai passé une belle journée. » Janick Tremblay ajoute à son tour qu’elle n’avait aucune attente en s’inscrivant à l’activité : « Je suis venue ici pour avoir du plaisir et pour rencontrer des gens. J’ai juste vraiment aimé mon expérience. »

Des rencontres pour tous

Les activités de Cours après moi sont bien accueillies des participants, même si parfois les rencontres ne sont qu’amicales. Guillaume Drouin, 28 ans, kinésiologue de formation, organisateur des activités de Cours après moi et propriétaire du centre de conditionnement physique Pair-Forme, affirme recevoir beaucoup de commentaires positifs à propos des événements qu’il organise de pair avec quelques bénévoles. « Les gens adorent l’expérience. Pour les couples, nous ne tenons pas de statistiques, mais nous avons des rétroactions de couples qui se sont formés lors des activités », soutient-il.

Tant que possible, une certaine parité entre les hommes et les femmes est toujours souhaitée, bien qu’une tendance féminine se démarque. « C’est toujours un peu stressant d’avoir les femmes qui s’inscrivent à l’avance et les hommes, tous à la dernière semaine ! Il nous arrive de fermer les inscriptions pour un sexe, car les places sont toutes prises », s’exclame M. Drouin. Les activités rejoignent habituellement une centaine de célibataires âgés entre 30 et 60 ans, mais des gens de tous les groupes d’âge sont présents à chaque événement.

À l’activité raquette-rencontre, ce jeu brise-glace, rassemblant des gens de tous âges, demandait aux participants de se prendre les mains aléatoirement au centre du cercle et de démêler le « noeud » sans jamais les lâcher. (Crédit photo : Marie Boulet-Côté)

Selon le Dr Francis Lemay, psychologue, fondateur et directeur de Psychologie Déploiement, les rencontres réelles comme celles de Cours après moi peuvent faciliter les communications entre les célibataires et générer une meilleure perception de l’autre. « À mes yeux, une rencontre en personne peut s’avérer beaucoup plus intéressante dans le sens où la communication n’est pas toujours verbale entre deux personnes », mentionne-t-il. Ainsi, il y a une proportion importante de la communication interpersonnelle qui réside dans le ton de la voix et dans le langage corporel. En personne, c’est beaucoup plus facile de décoder un message, selon M. Lemay. On peut non seulement mieux percevoir les points communs, mais nous pouvons aussi sentir s’il y a une certaine incompatibilité entre deux personnes.

Amour et sport

Cours après moi est né du désir de favoriser les rencontres dans une ambiance décontractée et vivante. C’est Judith Savoie, une célibataire de 40 ans qui, à l’origine, a décidé d’organiser une course pour célibataires en 2015. « Elle y a rencontré son conjoint actuel, François, et ils ont organisé ensemble les événements subséquents avant de me passer le flambeau à l’automne 2017 », explique M. Drouin. Collaborateur pour les courses annuelles de 2016 et de 2017 avec Pair-Forme, il gère maintenant Cours après moi en solo depuis juillet 2018.

Afin de rejoindre un public plus large et diversifié, il entreprend d’offrir et d’organiser une grande variété d’activités sportives. « Raquette, badminton, course, vélo, volleyball, randonnée, bootcamp… Nous avons environ sept activités par année », raconte l’organisateur, qui rêve de diriger ce type d’activités partout à travers le Québec.

Le dernier rendez-vous annuel de la course Cours après moi s’est tenu le 26 mai dernier. À gauche, Guillaume Drouin, organisateur des événements. (Photo courtoisie : Cours après moi)

Au-delà de la rencontre

Enfin, les activités sociales d’un tel genre ont un impact positif sur la vie des participants, qui dépasse le simple objectif de faire des rencontres amoureuses. « Casser l’isolement, entrer en contact avec des gens […] et juste échanger avec du monde, ça peut énormément aider à l’humeur, au sentiment de connexion et à diminuer le sentiment de solitude », conclut Dr Lemay.