De l’épuisement professionnel, au manque de personnel, le lien de confiance prêt à rompre entre la société civile et l’école publique, en passant par les confusions conceptuelles, le sous financement du secteur, la concurrence entre l’école privée et l’école publique, les dysfonctionnements entre la gestion axée sur les résultats,  l’intégration des élèves en difficulté en classe et l’effritement des fondamentaux sont autant de couacs rappelés lors de la récente conférence organisée par la Chaire publique de l’AELIÉS à l’université Laval.  Éduquer, instruire, sociabiliser et qualifier devraient demeurer les objectifs premiers de l’école, selon les conférenciers qui ont mis sur la table des incompréhensions puis des esquisses de solutions.

La conférence organisée par la Chaire publique de l’AELIÉS de l’Université Laval, en collaboration avec le Centre de Recherche Interuniversitaire sur la Formation et la Profession Enseignante, (CRIFPE- Laval) a débattu des question de pénuries, du sous financement, de la finalité éducative au Québec et des programmes et contenus. Plusieurs points ont été  abordés, les difficultés passées en crible lors de cette conférence, tenue le 27 mars 2018, à l’amphithéâtre Hydro-Québec de l’Université Laval. Pour certains intervenants un soutien pluriel et une synergie des acteurs: personnels scolaires,  orthopédagogues, parents d’élèves, apprenants et gouvernants doivent davantage communiquer pour améliorer le système.

Ainsi, pour Mme Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), représentante de plus de 65000 enseignants (es), affirme que 46% des élèves au Québec ne font plus partie des classes dites régulières, parce qu’ils sont dans le privé. Selon elle, « il faut  qu’on arrête de valoriser l’école privée au détriment de l’école publique, écouter le cri de coeur des enseignants et motiver davantage ces artisans du savoir ».

Elle a défendu avec énergie, la valorisation  de la profession enseignante et les droits  de tous les 65000 enseignants(es) des quatre coins du Québec. Elle a aussi plaidé pour un meilleur financement ainsi qu’une meilleure implication des enseignants dans les orientations et programmes scolaires. De son côté, Suzanne-Geneviève Chartrand, professeure titulaire retraitée de l’Université Laval, et coordonnatrice du collectif de réflexion et d’action sur le système scolaire québécois: Debout l’école ! http://www.telerama.fr/tag/debout-l-ecole a soutenu que: « L’école n’est pas faite pour réussir mais pour apprendre. Refusons le type d’éducation actuel, a-t-elle lancé, il y a trop de confusions, et réfléchissons sur les contenus qui doivent être améliorés ».

Plusieurs points ont été  abordés, les difficultés passées en crible lors de cette conférence, tenue le 27 mars 2018, à l’amphithéâtre Hydro-Québec de l’Université Laval. Parmi les solutions on note le recrutement d’enseignants, le financement de l’école publique, l’implication et la motivation des personnels d’enseignements à une orientation pédagogique claire, la prise en charge en charge des élèves en difficulté scolaire, et éviter les promesses non tenues. Les conférenciers ont permis aux participants d’écouter des professionnels, de comparer des systèmes, de mieux comprendre l’enjeu du vaste domaine éducatif. Les questions du débat témoignent de l’intérêt partagé le temps d’une soirée.

Une spirale  de difficultés

De l’épuisement professionnel, au manque de personnel, le lien de confiance prêt à rompre entre la société civile et l’école publique, en passant par les confusions conceptuelles, le sous financement du secteur, la concurrence entre l’école privée et l’école publique, les dysfonctionnements entre la gestion axée sur les résultats et l’intégration des élèves en difficulté en classe, l’effritement des fondamentaux sont autant de couacs rappelés lors de la conférence. Éduquer, instruire, sociabiliser et qualifier demeurent les objectifs premiers de l’école, selon  les conférenciers qui ont remis sur la table des incompréhensions puis des esquisses de solutions.

Tous ont été interpellés. les décideurs politiques en première ligne, les parents, les enseignants, les partenaires, les apprenants pour améliorer ce qui ne va pas dans le secteur de l’éducation. Selon Claude Lessard, Professeur en éducation, membre du conseil national de l’évaluation scolaire sur 90% des élèves des écoles primaires, représentant presque sur 24000, élèves, la plus part arrête leurs curcus scolaire ou change de formation, ce qui donne 10000 ou 14000 élèves qui arrivent au secondaire, le reste fait autre chose.

Quelle école voulons-nous  actuellement  ?

Le professeur Lessard demande à repenser le système et se pose une question: c’est quoi l’objectif de l’école québécoise ?

Le professeur de Sociologie
Professeur Claude Lessard membre du conseil National de l’évaluation scolaire décriant les déperditions scolaires.(crédit photo Mamadou Aïcha Ndiaye)

Des experts attitrés, comme Antoine Baby, docteur en sociologie, et ancien Professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de de l’Université Laval, Claude Lessard, ancien doyen de Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, et Suzanne-Geneviève Chartrand Professeure titulaire retraitée et coordonnatrice d’un collectif de réflexion et d’action sur le système scolaire québécois: «Debout l’école !» ont remis en question le système éducatif actuel.

La conférence sur l’éducation tenue, le 28 mars 2018, à l’ amphithéâtre Hydro-Québec de l’Université Laval en se demandant quel système éducatif  adopté après ceux de 1970, des réformes de Paul Gérin Lajoie, ou un renouveau éducatif en 2018 sans occulter les difficultés constatées. Mme Chartrand résume ici quelques-unes des difficultés:

La conférencière Suzanne-G.Chartrand
La professeure Suzanne-Geneviève Chartrand, sur les difficultés scolaires (Crédit photo: Mamadou Ndiaye)

Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, a défendu avec énergie la valorisation de la profession enseignante et les droits des enseignants(es) de tous les secteurs  du réseau scolaire. Elle a plaidé pour un meilleur financement, une meilleure implication des enseignants dans les orientations et programmes scolaires.

Les problèmes sont nombreux, mais l’école des années 1970 est différente de l’école des années 2010, et l’absence de ressources fait partie des facteurs bloquants de la marche de l’école publique. Selon le président du conseil d’administration du conseil de transfert pour la réussite éducative du Québec, Claude Lessard, les conséquences sont: «la transformation de l’école publique en bien privé ».


Devant un public nombreux et attentif, le Directeur de la Chaire publique de l’AELIÉS, Serge Bonin, s’est dit très satisfait de cette conférence qui a répondu à ses attentes.

galerie photos de la conférence