La montée des indépendantistes écossais a fait trembler les politiques britanniques. Le camp du « non » au référendum s’est uni pour faire face à la menace d’une séparation. Ce dernier a été surreprésenté par les médias tandis que Cameron offrait une pluie de promesses au peuple écossais s’il choisissait l’union.

« Ce qu’il y a peut-être de plus étonnant à propos du référendum écossais, c’est qu’il n’y a quasiment aucun journal, local, régional ou national, anglais ou écossais, qui soit en faveur de l’indépendance, à l’exception du Sunday Herald » a écrit, le chroniqueur du Guardian George Monbiot. La médiatisation de l’événement montre combien la presse britannique est encore liée à la pensée dominante : l’union.

Les grands journaux, du Times au Daily Mail, n’y ont pas été de main morte : « Les Écossais sont une bande d’enfants pourris gâtés, égoïstes » ou encore « Nombre d’entre eux ont l’impression que ce n’est pas à eux de payer des impôts ». La quasi-totalité des médias britanniques a mené une campagne virulente contre la séparation.

La couverture du référendum par la BBC a d’ailleurs fait scandale parmi les nationalistes, récusant un parti pris en faveur du « non ». Le chroniqueur Nick Robinson a été critiqué pour avoir couvert de façon biaisée un point de presse donné par le leader indépendantiste écossais Alex Salmond. De nombreuses manifestations ont eu lieu avant le référendum.

Les médias et la presse écrite en particulier, ont ainsi pu exercer une certaine pression sur la population écossaise afin d’éviter le « oui » tant redouté par les politiques anglais. Le mouvement indépendantiste a toutefois connu un développement fulgurant sur les réseaux sociaux.

La coalition du « non » commence déjà à s’étioler. Cameron a e effet promis monts et merveilles au peuple écossais afin de le dissuader de quitter l’union. Aujourd’hui, contraint de tenir parole, il provoque le mécontentement de nombreux députés, y compris au sein de son propre parti. Ils trouvent le premier ministre trop généreux.

Dans son discours suivant l’annonce des résultats, Cameron précise que ce nouveau mouvement de décentralisation sera pris en compte. Pour éviter les jalousies, il prévoit un renforcement des compétences aussi bien pour l’Écosse que pour le Pays de Galles, l’Irlande du Nord ou l’Angleterre. Le Financial Times n’est pas sans rappeler que « le rejet de la sécession par l’Écosse n’est pas la fin du débat constitutionnel britannique. Un nouveau cadre est requis »"

Cadre dont la mise en place promet d’être difficile. De tels changements constitutionnels demanderont de longues négociations. La machine est lancée et laisse présager de grands débats pour la prochaine élection générale en 2015.7

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