Le Carrefour de l’emploi de l’Université Laval fête ses trente ans cette année. Dans le contexte du taux de chômage le plus bas au Québec (4,2 %) depuis des décennies (selon ces données du Québec économique), certains employeurs, notamment le Club automobile de Québec (CAA), rivalisent de stratégies pour séduire la main-d’œuvre étudiante.

Selon André Raymond, directeur du Service de placement de l’Université Laval (SPLA), si le Carrefour de l’emploi est toujours actuel à l’ère de la recherche d’emploi par Internet, c’est qu’il répond à la demande de rencontres « en personne » formulée par les étudiants, comme il l’explique dans cette vidéo :

Un besoin de rencontre humaine vécu par Myriam Morency, étudiante en traduction et participante au Carrefour. Elle commente positivement sa première expérience de face-à-face avec les employeurs dans la capsule vidéo ci-dessous :

 

Une main-d’œuvre étudiante qui a « le gros bout du bâton »

Amélie Guay, M.A conseillère en mobilisation du capital humain pour le Club automobile de Québec (CAA), une organisation présente pour la première fois au Carrefour, explique les conséquences du bas taux de chômage sur le pouvoir de négociation des jeunes postulants.

« Dans le contexte actuel, ce sont les chercheurs d’emploi qui ont le gros bout du bâton. Lors du recrutement, la question salariale est une question-clé », observe-t-elle, en précisant qu’en 2018, les étudiants en recherche d’emploi n’hésitent pas à exprimer leurs attentes quant au salaire désiré. »

Le taux de chômage à l’automne 2018 est de 4,2 %, un creux qui favorise le placement de la main-d’œuvre étudiante. Crédit: Alexandre Millier-Boucher

Outre l’obligation pour les organisations d’offrir un salaire compétitif afin d’attirer des recrues, elles doivent considérer des moyens de fidéliser les employés une fois ceux-ci recrutés.  « Autrefois, quand on trouvait un emploi, c’était avec le souhait d’y rester le plus longtemps possible. De nos jours, il n’est pas rare qu’une personne change d’emploi à tous les 5 ans, simplement parce qu’elle est à la recherche de nouveaux défis. »

Afin de distinguer le CAA des autres organisations lorsque vient le temps de courtiser de futures recrues, outre  le salaire et les avantages sociaux compétitifs, la principale stratégie de Mme Guay est de mousser la culture d’entraide du CAA. « Nous sommes un organisme sans but lucratif, un club au service de ses membres. […] Nous avons une forte culture de l’entraide. Une question qui me revient constamment lorsque je travaille est :  » comment puis-je aider ? « ; la collaboration est au cœur de notre journée. Nous mettons l’accent sur l’humain », affirme-t-elle

« Ce qui motive une personne à travailler chez nous plutôt qu’ailleurs, c’est d’avoir un emploi qui corresponde à ses valeurs. »

– Amélie Guay

Cette culture d’entraide permet, selon Amélie Guay, de motiver les employés à rester au CAA. C’est d’ailleurs pour mettre en évidence l’importance du capital humain au CAA que madame Guay a troqué dernièrement son intitulé de poste, « conseillère en service du développement organisationnel », pour « conseillère en mobilisation du capital humain », une formulation, selon elle, plus à même d’attirer l’attention des chercheurs d’emploi.

Amélie Guay, conseillère en mobilisation du capital humain au CAA Québec, fait miroiter la culture d’entraide de son organisation auprès des chercheurs d’emploi. Crédit: Geneviève Morin.