Brasser sa bière à la maison demande du temps, de l’équipement et des connaissances nécessaires, mais grâce à la communauté de brasseurs amateurs qui grandit de plus en plus à Québec, les artisans de la région deviennent de plus en plus nombreux à se partager ce savoir.

Le consensus est clair parmi les participants de la formation sur le brassage maison offerte à la microbrasserie Noctem de Québec le 11 décembre dernier : ce qui mène au brassage maison, c’est d’abord et avant tout l’amour de la bière. «Le fait aussi de boire beaucoup de bières de microbrasserie et de ne pas se limiter aux bières commerciales nous donne le goût aussi d’essayer de brasser nos propres bières», insiste Jean-Guillaume Émond, un microbiologiste de formation venu se renseigner sur la fabrication de bières artisanales.

Le brasseur Jean-Michaël Noël (Photo: Prisca Benoit)
Le brasseur Jean-Michaël Noël (Photo: Prisca Benoit)

Pour Jean-Michaël Noël, brasseur au Noctem et concepteur de la formation, il y a bel et bien une communauté de brasseurs amateurs qui s’est formée à Québec au cours des dernières années. La pratique a tellement gagné en popularité que le groupe des premiers initiés s’est dissout dans la masse:

Toutefois, la législation québécoise vient compliquer l’échange du fruit du travail de brassage à la maison, selon Jean-Michaël Noël. Bien qu’il ne soit pas interdit de préparer sa propre bière pour sa consommation personnelle, il en va autrement au moment de partager ses créations. «On ne peut pas faire un événement où chacun apporte le fruit de son brassage avec un permis de réunion». déplore-t-il. D’ailleurs, l’Annuel des brasseurs amateurs du Québec a dû annuler son événement à quelques jours d’avis en novembre dernier, faute d’avoir obtenu son permis de la Régie des Alcools, des Courses et des Jeux (RACJ).

«Malgré tout ce travail et notre volonté à faire les choses en bonne et due forme, il faut se rendre à l’évidence que les lois au Québec sont désuètes. Celles-ci qui, à notre compréhension, tiennent de la philosophie du temps de la prohibition, sont mûres pour une importante révision. Cette situation, aussi déchirante soit-elle, est une occasion pour nous tous de lancer une campagne politique pour changer les choses», peut-on lire sur la page Facebook de l’Annuel des brasseurs amateurs.

Donner au suivant

Maintenant qu’il a fait de sa passion son métier, Jean-Michaël Noël est rendu à l’étape de partager son savoir. «La formation que je donne, c’est ce que j’aurais aimé savoir au moment où moi j’ai commencé à brasser de la bière», avoue-t-il. Autodidacte, il explique que c’est essentiellement par les livres, les sites Internet et, surtout, la pratique qu’il a accumulé tout ce savoir sur le brassage de bière:

La satisfaction de terminer son premier lot de bières et de le partager avec ses proches à la maison fait le charme du brassage amateur, selon Jean-Guillaume Émond. «Les gens s’informent beaucoup à savoir comment ça avance nos affaires, c’est l’fun», confie-t-il. L’économie sur le long terme peut être aussi considérable pour l’amateur de bières qui en consomme régulièrement. Après l’investissement dans le matériel, les principaux ingrédients ne sont pas si chers, selon Yannick Croteau-Lemieux, un participant à la formation.«C’est sûr que de réussir à faire une bière à 1$ l’unité plutôt que d’en payer une à 5$ qui goûte la même chose, c’est intéressant.»

Curieux de savoir comment tous ces amateurs font leur bière? Voici une présentation sommaire en quelques étapes:

Note: Un merci particulier à Jean-Michaël Noël dont les enseignements ont inspiré cette infographie.