Avant de se rendre en zones de conflit, la plupart des journalistes sont formés par des militaires aux risques encourus. Pourtant, le nombre de journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions atteint des records depuis 2012.
Sylvain Desjardins est aujourd’hui journaliste en Europe pour Radio-Canada. Un terrain plutôt calme en comparaison à la réalité de l’Afghanistan où il s’est rendu à cinq reprises entre 2001 à 2011. « Les choses ont beaucoup changé depuis. Je n’avais aucune formation lors de mes premières missions. On partait dans le désert sans troupe occidentale. On allait parler aux gens », raconte-t-il.
C’est seulement à partir de 2003 que les journalistes de Radio-Canada ont commencé à suivre des cours de préparation qui auraient pu leur être utiles en Afghanistan. « Je me souviens qu’on était très vulnérable ! Un jour on a dû prendre un radeau de fortune pour traverser la frontière qui séparait le Kurdistan de l’Afghanistan. On devait porter nos caméras, mais aussi nos réserves d’eau et de nourriture, avec les gilets pare-balles ! Les missiles passaient au-dessus de nos têtes, raconte le journaliste. Un mois après mon retour, la rédaction nous a envoyés en Angleterre pour suivre des premiers cours sur les soins d’urgence à connaitre. »
À son avis, suivre une telle formation donne une vision nouvelle des choses. « C’est aussi l’opportunité de passer quelques jours avec des confrères. On se raconte nos histoires. On prend du recul », dit-il. Selon lui, c’est également l’occasion pour les journalistes de prendre conscience des dangers qui les guettent sur le terrain.
«La situation a bien changé, les rédactions nous envoient moins dans les zones à risques ou on y réfléchit à deux fois avant de partir. C’est une question de sécurité. Aujourd’hui, on est devenu des cibles. On n’a pas envie de mourir non plus.» – Sylvain Desjardins
Sous l’aile des militaires
Si les journalistes font le choix de partir couvrir des événements à risques, celui de revenir au pays ne leur appartient malheureusement pas. En 2012, 88 journalistes ont été tués dans le monde. Depuis le début de l’année, on en compte déjà 54. Pour limiter les pertes humaines, plusieurs moyens sont déployés par les entreprises médiatiques. Le chef déploiements et activités à haut risque à Radio-Canada, Benoît Suire, est l’un de ceux qui les forment avant leur départ. En entrevue à L’Exemplaire, il explique les différentes étapes de préparation.