La période hivernale apporte son lot de joies mais surtout de contraintes lorsque l’on est désireux de se déplacer à vélo en ville. Le principal ennemi n’est pas tant le froid que l’entretien des voies cyclables.  Un enjeu sécuritaire qui peut en décourager plus d’un. 

Pneus à crampons, casque, double paire de gants… Chaque hiver depuis trois ans, Anne, jeune diplômée en anthropologie, brave le froid aux commandes de sa bicyclette. « Il suffit d’être bien équipée, user de la méthode de l’oignon en se couvrant de plusieurs couches et le tour est joué ! »,s’amuse-t-elle. Anne vient tout juste d’achever sa maîtrise. Cette jeune femme de 25 ans parcourt quotidiennement 30 à 40 minutes à vélo de son domicile à l’Université Laval où elle étudie, ou simplement pour aller faire ses courses.

Les avantages ne manquent pas aux yeux de la cycliste nordique qui souhaite diminuer autant que possible son empreinte carbone. « À chaque fois que je monte sur mon vélo, je me dis que je fais une bonne chose pour la Terre. » Bénéfique pour l’environnement, la pratique régulière du vélo, selon elle, est aussi économique : « Mes pneus m’ont seulement coûté 80 dollars, et cela fait maintenant trois hivers que je les utilise », souligne-t-elle. Une habitude devenue indispensable pour la Québécoise pour qui le vélo est aussi une manière de pratiquer une activité physique régulière : « Je me sens en meilleure forme, et dès que je ne fais pas de vélo, ne serait-ce qu’une journée, je ressens immédiatement la différence », assure-t-elle. « La seule déconvenue du deux-roues c’est lorsqu’il fait vraiment froid. Mais dans ces cas-là, je ne sors tout simplement pas de chez moi », conclut-elle d’une voix rieuse.

Pistes cyclables, les grandes oubliées des déneigeuses

« Je revendique un meilleur déneigement des pistes cyclables ! », lance Anne avec ferveur. Si elle est fière d’arborer sa casquette de cycliste, celle-ci regrette le manque de déneigement et de salage des voies cyclables. « Malheureusement, les pistes cyclables sont encore mal déneigées. On privilégie les voies routières à celles des vélos. » « C’est un cercle vicieux, renchérit-elle. Il n’y a pas suffisamment de cyclistes nordiques durant l’hiver, alors déneiger ces voies n’est pas une priorité pour la mairie. Mais si elles ne sont pas déneigées, ça n’encouragera pas plus de monde à monter sur un vélo. »

Et pourtant, selon une enquête de Vélo Québec publiée en 2016, près de 200 000 Québécois font du vélo au moins une fois de décembre à mars, 100 000 de janvier à février. Et le nombre de cyclistes ne cesserait de croître. Cette enquête révèle également que l’utilisation du vélo à des fins de transport a aussi augmenté. Près de 2 millions de Québécois l’utilisent régulièrement.

« Il faut souvent attendre le lendemain d’une tempête de neige pour que les voies cyclables soient enfin déneigées, alors que les routes le sont immédiatement », précise Anne. Un inconvénient pour les cyclistes auquel s’ajoute la faible présence de sentiers cyclables utilitaires dans la ville de Québec. La majorité des itinéraires qui existent aujourd’hui sont principalement destinés aux loisirs, loin de satisfaire les besoins en déplacements à vélo.