L’industrie des croisières est à l’arrêt au Canada depuis mars 2020. La directrice générale de la Coopérative du Quartier Petit Champlain, Sandra Turgeon, se trouve aux premières loges pour constater l’impact économique de cette mesure. Pour une deuxième année consécutive, l’absence des paquebots dans le port de Québec ampute des revenus importants aux entreprises du Petit Champlain.

Autour de la rentrée scolaire, les résidents de Québec ont l’habitude de voir des mastodontes des mers déverser des milliers de touristes dans les rues. Septembre et octobre sont des mois particulièrement lucratifs pour les entreprises situées dans les quartiers touristiques de la ville.

Depuis l’éclosion de Covid-19 sur le « Diamond Princess » au début de l’année 2020, ces paquebots sont presque devenus synonymes de lieux à haut taux de contagiosité. Le gouvernement canadien interdit à ces navires de mouiller dans les ports du pays depuis mars 2020, une interdiction qui devrait être levée le 1er novembre prochain.

Cependant, à Québec, la saison des croisières se déroule en majeure partie pendant deux mois : septembre et octobre. « Grâce à la saison des croisières, les commerces sont très achalandés. […] Tandis que là, on peut dire qu’il y a eu une grosse coupure tout de suite après la fête du Travail », explique Sandra Turgeon.

Deux années sans croisières empêche aussi les commerçants d’accumuler des réserves, en prévision d’une période plus tranquille de janvier à avril. Pour donner un coup de main aux commerçants, la Coopérative du Quartier Petit Champlain a décidé de leur charger un loyer très bas. Ils peuvent ainsi mettre de l’argent de côté en vue des mois plus difficiles.

En attendant 2022

Mme Turgeon se réjouit que les Québécois aient fréquenté en grand nombre le Petit Champlain pendant l’été 2021. Elle considère que « les gens du Québec ont été super généreux et ont répondu à l’appel pour venir profiter du quartier. Mais là, ils sont retournés au travail ou à l’école. Donc c’est assez tranquille », précise-t-elle.

Malgré les défis de l’heure, elle fait preuve d’un certain enthousiasme. Elle constate un retour encore timide des touristes américains et européens adéquatement vaccinés, grâce à la réouverture de la frontière canadienne pour ces personnes.

Le manque de main-d’œuvre ajoute un autre défi majeur aux commerçants, particulièrement les restaurateurs, qui doivent compter sur plusieurs employés à la fois pour assurer le bon fonctionnement de leur entreprise. Plusieurs restaurants sont d’ailleurs fermés quelques jours par semaine.

Sandra Turgeon assure qu’elle demeure optimiste à l’approche de 2022. « Ça a été dur en 2020. Et 2021, c’est encore difficile. Donc, [les commerçants] vivent de l’espoir que le tourisme reprenne et qu’on revienne à une certaine normalité en 2022. »

Si les navires de croisière réapparaissent comme prévu dans le port de Québec l’été prochain, ce sera un indicateur d’un certain retour vers cette normalité espérée dans le Petit Champlain.