De plus en plus d’écoles encouragent leurs élèves à boire de l’eau plutôt que des boissons sucrées. Mais l’eau du robinet offerte dans les établissements est-elle vraiment saine ? Selon une étude récente, il y aurait trop de plomb dans l’eau distribuée dans la région de Québec. Nancy Mercie, employée du centre de la petite enfance Centre Jour situé sur le campus de l’Université Laval, explique : « Pour l’instant, la situation est sous contrôle, nous recevons de l’eau potable de l’université. »

Dans la région de Québec, il y a un problème avec l’eau depuis plusieurs mois. Il y aurait pas moins de sept fois plus de plomb dans l’eau que ce qui est permis. L’analyse de La Presse en collaboration avec l’Université de Montréal a montré que l’eau des fontaines où les enfants boivent à l’école contiendrait une concentration de plomb trop élevée. Ces recherches confirment les préoccupations exprimées dans un rapport de l’Institut national de santé publique remis cet été.

Le centre de la petite enfance Centre Jour est située sur le campus de l’Université Laval. La crèche est liée à l’université. La plupart des enfants sont des enfants des étudiants ou des employés de l’université. Nancy travaille à la garderie et indique que l’école a immédiatement reconnu la gravité de la situation : « Fin juillet, nous avons reçu des informations de l’université sur la mauvaise qualité de l’eau. Nous avons tout de suite contacté les parents. »

Eau embouteillée

« Nous n’avons pas de pouvoir sur la gestion du traitement de l’eau ici, c’est l’université qui s’en occupe. Chaque semaine, un employé de l’université vient faire des tests pour s’assurer que tout est conforme », explique Nancy.  La garderie a donc pris des mesures immédiates. Elle a reçu de l’eau embouteillée de l’Université Laval que les enfants peuvent boire sans danger. La bonne eau est également utile pour les cuisiniers qui doivent fournir quotidiennement une nourriture saine.

Le plomb étant très toxique, la situation est prise très au sérieux. Les jeunes enfants, en particulier, sont extrêmement vulnérables aux effets nocifs du plomb. L’Institut national de santé publique du Québec a tiré la sonnette d’alarme en avertissant que la teneur en plomb dans l’eau de certaines écoles et jardins d’enfants de la province était si élevée qu’elle pourrait avoir un impact sur le développement intellectuel des enfants. De plus, pas moins de 3 % des écoles primaires et des crèches testées dépassaient la norme provinciale.

Pour l’instant précise Nancy, la situation dans la garderie est sous contrôle. Mais cela ne signifie pas que le problème soit résolu à long terme. Plusieurs attendent une réaction du gouvernement Legault, qui s’est attiré de nombreuses critiques pour son inaction dans le dossier. Selon les partis de l’opposition, il faut faire davantage confiance à la science. En réponse à ces critiques, le gouvernement a déclaré travailler fort pour mettre en œuvre des mesures correctives pour résoudre le problème de l’eau dans les meilleurs délais.

En attendant que la situation soit réglée, la garderie reçoit de l’eau potable de l’Université Laval (Crédit photo : Sophie Schuermans)