Le Vernissage de l’exposition interuniversitaire La Ville Créative a eu lieu vendredi soir au Musée National des Beaux-Arts du Québec (MNBAQ). Inspiré de l’urbanisme tactique, l’exposition a pour idée principale de transformer des coins des villes de Québec et Montréal oubliés ou laissés à l’abandon, en y introduisant une nouvelle vocation et une nouvelle ambiance.
«L’exposition met en images et en maquettes des idées stimulantes et même provocatrices pour réfléchir à l’amélioration de secteurs de la ville qu’on a tendance à ne plus voir ou à oublier», a clarifié Geneviève Vachon, professeure titulaire de l’École d’architecture de l’Université Laval. Il s’agit à la base d’un concours entre les projets de groupes d’étudiants de la maîtrise professionnelle d’architecture et de la maîtrise en design urbain de l’Université Laval et de McGill.
Avec notamment une suggestion proposant de déplacer les arrêts d’autobus délaissés pour les installer au cœur des lieux d’activité sociale, en passant par une proposition d’installer des événements éphémères dans les espaces inutilisés des habitations, ces projets visent principalement à redonner le goût aux gens de se déplacer à pied dans la ville et à faire de celle-ci un lieu de rencontre et de partage. «Il faut voir comment l’interstice entre deux bungalows de banlieue devient une placette publique où "pop" des étals de marché ou des cafés temporaires pour forger des raccourcis qui encouragent la marche», détaille Geneviève Vachon.
L’urbanisme tactique est un mouvement assez jeune qui consiste à s’approprier de façon informelle des espaces publics délaissés à travers la ville. Cela se fait de façon spontanée et éphémère par la main même des citoyens. «Il faut pouvoir se débrouiller avec un matériel très réduit, on fait avec les moyens du bord», a expliqué Nik Luka, professeur associé de la School of Architecture and Urban Planning de l’Université McGill. Cela s’oppose donc clairement à la planification urbanistique traditionnelle.
Geneviève Vachon a tenu à souligner l’importance d’un tel projet pour des étudiants en architecture et design urbain. «Ce type d’exercice en mode "charrette" intensive est l’occasion de travailler dans un cadre très stimulant qui encourage le foisonnement des idées, l’expérimentation, les allers-retours entre concepts et applications», a-t-elle expliqué. En effet, chaque groupe d’étudiant a été amené à composer des dessins, des schémas, ainsi qu’une maquette de qualité muséale de son projet qui est à voir lors de l’exposition.
Au total, neuf projets ont été présentés par les étudiants dans un 20 images x 20 secondes. Il s’agit d’un concept de présentation rapide, qui oblige le locuteur à être concis, mais également à utiliser les mots et les images les plus percutants et accrocheurs possibles. «Ils doivent non seulement convaincre un jury et le public en quelques minutes, mais aussi soulever des questions, ébranler les a priori, provoquer des réflexions, et nous faire rêver d’une ville meilleure !», a précisé Geneviève Vachon.