Québec – La bibliothèque de l’Université Laval accueille dans ses murs depuis le 7 octobre dernier une exposition temporaire insolite. Un « cabinet de Curiosités », véritable petit musée rendu célèbre en Europe au XVIe siècle, est consacré aux collections du fonds de l’Université Laval. Cette présentation muséographique originale rencontre un succès certain alors qu’elle doit prendre fin le 30 janvier prochain. Ce cabinet de curiosités devrait être prolongé de plusieurs semaines.

Peu de personnes savent que les différentes collections de l’Université Laval rassemblent près d’1,3 million d’objets et d’artefacts anciens. Des collections d’insectes de l’abbé Léon Provancher aux massifs animaux empaillés, l’Université a bâti au fil du temps une impressionnante réserve d’artefacts, principalement dans le domaine de l’histoire naturelle.

Stéphanie Bois-Houde chargée de conservation et de restauration à la bibliothèque confirme à l’Exemplaire que « la bibliothèque possède une collection très importante. Elle s’est enrichie avec le temps grâce aux legs des professeurs-chercheurs ainsi qu’aux dons privés. La bibliothèque a également fait quelques acquisitions. »

« Nous voulions mettre en valeur des collections d’habitude peu accessibles au grand public. Cette exposition est notre coup d’essai. C’est notre première exposition qui ne traite pas de livres anciens. Malgré tout, c’est un crève-cœur de ne présenter qu’une trentaine d’artefacts alors que nous avons des centaines de milliers à présenter au public » se désole Stéphanie Bois-Houde. Il apparaît fort probable que la bibliothèque en entier ne suffirait pas pour exposer les collections dans leur intégralité.

Stéphanie Bois-Houde confie néanmoins « qu’il est difficile de jauger la fréquentation exacte mais plusieurs dizaines de personnes visitent l’exposition chaque jour. ». Pour la chargée de conservation, c’est « un succès et malgré un contexte budgétaire délicat, il est plus que probable d’avoir d’autres expositions de ce type dans le futur. »

Au nombre des curiosités dévoilées, un rarissime orignal albinos, abattu par Aimé Imbeault en Abitibi, trône à côté d’un ours blanc. Un peu plus loin, une vitrine victorienne, conçue à Québec, présente différents spécimens d’oiseaux natifs de la région. 

Plusieurs postes d’écoute ont été installés afin de permettre aux visiteurs de découvrir l’histoire de certains objets-clés de l’exposition. Pourtant, « l’objet-star de l’exposition est sans conteste l’ours blanc » reconnaît Stéphanie Bois-Houde. « Il est représentatif, car les collections de l’Université Laval sont fortes de plus de 300 animaux empaillés, des oiseaux aux petits mammifères en passant par des animaux exotiques. »

Philipe, un étudiant québécois, est fasciné par l’ours empaillé. « Il est magnifique. J’ai lu quelque part qu’il provenant du zoo de Québec et qu’il avait été abattu par un employé avant d’être envoyé chez un taxidermiste et offert à l’Université. Ça m’a convaincu d’entrer dans ce petit musée, je vais maintenant pouvoir découvrir le reste avec attention. »