LÉVIS — «Dans la région de Québec, Lévis est un comté baromètre, fait remarquer Antoine Dubé, chef du parti municipal Renouveau Lévis, ex-candidat péquiste et ancien député bloquiste. Les résultats électoraux y reflètent souvent ceux des autres circonscriptions de Québec». Qui sont ces électeurs qui pensent comme la majorité et que veulent-ils?

La circonscription de Lévis s’étend de la Rivière Chaudière à Pintendre, au nord de l’autoroute Jean-Lesage. Longtemps détenue par Jean Garon, elle a été considérée comme un château fort péquiste. Depuis une dizaine d’années toutefois, elle oscille entre le Parti libéral du Québec (PLQ) et la Coalition Avenir Québec (CAQ), autrefois connue comme l’Action Démocratique du Québec (ADQ).

Cette position plutôt à droite sur l’échiquier politique peut s’expliquer par les profils des électeurs lévisiens.

Dû à sa proximité tant géographique que sociale, Lévis suit souvent le courant politique de la région de Québec. « Les gens de Lévis se comportent comme les gens qui vivent dans les quartiers périphériques du centre-ville, lance Antoine Dubé. Avant d’ajouter que comme ces derniers, leur opinion est influencée, entre autres, par les radios privées qui sévissent à Québec.

Des électeurs préoccupés

À en croire Jérôme Jolicoeur, Président de la Chambre de Commerce de Lévis (CCL), ce qui inquiète les entrepreneurs lévisiens, c’est surtout l’état des finances publiques du Québec. « Ils ne veulent pas léguer des dettes à leurs enfants », fait-il remarquer avant d’ajouter que « la rigueur budgétaire, le contrôle des dépendances et la croissance économique sont des enjeux qui reviennent souvent à Lévis ». Même si le taux de chômage à Lévis est bien en dessous de la moyenne provinciale (4,7% contre 7,2%), les entrepreneurs sont inquiets.

Parmi les autres questions qui meublent l’esprit des Lévisiens, on compte entre autres le patrimoine, l’environnement et les services. À ce sujet, Antoine Dubé affirme que de nombreuses personnes âgées se sont installées à Lévis afin d’être plus proches des services de santé et de profiter des logements sociaux. « Ils en ont beaucoup, mais ils en voudraient plus », précise-t-il. La tranche des 60 ans et plus est légèrement surreprésentée à Lévis.

La question du transport

Pour Jérôme Jolicoeur, s’il y a un enjeu sensible à Lévis, c’est celui du transport. En effet, le sujet a été soulevé à plusieurs reprises depuis le début de la campagne électorale. Plus récemment, la CCL a même lancé l’idée d’un « troisième lien » reliant la rive sud à la rive nord par voie souterraine.

Tout en avouant que le geste de la CCL était prémédité et se voulait une occasion de « provoquer un débat », Jérôme Jolicoeur se réjouit néanmoins de l’accueil positif qu’a reçu la proposition. « Les partis politiques en campagne ont dit qu’il y avait une belle ouverture face au projet de remettre à jour les études d’un troisième lien », se réjouit-il.

Prédictions

Lorsqu’il est question de savoir quel parti conviendrait le mieux aux attentes des Lévisiens, Jérôme Jolicoeur se contente de dire que tous les candidats sont « performants » et à l’écoute des Lévisiens. « Je laisse les électeurs faire leur propre choix », affirme-t-il.

Pour Antoine Dubé, les résultats de cette année sont difficiles à prévoir, tant au Québec que dans la circonscription de Lévis. « Il y a un vieux fond libéral dans Lévis », s’empresse-t-il toutefois d’ajouter.

Selon le Simulateur pour le Québec du Journal de Montréal, le PLQ récolterait 35,9 % des intentions de vote dans Lévis, contre 32,4 % pour la CAQ, 23,4 % pour le PQ et 7,9 % pour Québec Solidaire.